Cet article date de plus d'un an.

"Elle a sauté de joie" : le moment où la mère de deux otages français a appris leur libération, raconté par deux proches

L'oncle des enfants et une amie de la mère étaient présents à l'annonce de la bonne nouvelle. "C'est vraiment difficile d'expliquer comment nous sommes passés d'une anxiété qui n'en finissait pas à, d'un coup, être juste heureux".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Erez Kalderon, Sahar Kalderon libérés par le Hamas le 27 novembre 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'était vraiment un moment très émouvant à partager avec elle", confie Sabrina Belhassen, proche de la mère de deux des trois otages français libérés par le Hamas lundi 27 novembre soir au micro de franceinfo. Elle raconte l'instant où cette dernière a appris qu'ils allaient retrouver la liberté. Hadas Kalderon, maman d'Erez, 12 ans, et de Sahar, 16 ans, "a eu l'appel à une heure avant de sortir vers la frontière", où elle a retrouvé son fils et sa fille, enlevés dans le kibboutz de Nir Oz. "Elle était alors vraiment tout excitée, elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle n'en croyait pas ses oreilles, mais elle a sauté de joie", se souvient Sabrina Belhassen.

L'oncle des enfants, Ido Dan, a attendu que l'hélicoptère atterrisse sur le toit de l'hôpital Ichilov de Tel Aviv pour livrer ses premiers mots. "C'est incroyable. On a eu du mal à croire qu'après 52 jours, on avait enfin récupéré les enfants", confie-t-il. Lui aussi était avec la mère des enfants quand elle a appris la bonne nouvelle. Il a filmé cette scène où elle laisse éclater sa joie et dit qu'il est l'heure de sabrer le champagne.

"On n'a pas encore bu le champagne. Mais on a la sensation d'être ivre rien qu'avec l'émotion de les savoir ici."

Ido Dan, oncle de deux des enfants libérés

à franceinfo

"C'est vraiment difficile d'expliquer comment nous sommes passés d'une anxiété qui n'en finissait pas à, d'un coup, être juste heureux", poursuit l'homme très ému.

Une reconstruction difficile à venir

Ido Dan est heureux mais aussi conscient que ce n'est qu'une étape. Ces enfants ont été retenus en otage dans des tunnels. Il y a eu le bruit et les déflagrations des bombes. Selon nos informations, ils se portent relativement bien, mais souffrent de malnutrition. "On est sûrs qu'ils ont maigri, qu'ils ont été un peu maltraités, qu'ils n'ont pas mangé comme il faut, qu'ils n'ont pas vu la lumière puisqu'ils étaient la plupart du temps dans des tunnels, mais ils sont là !", se réjouit Sabrina Belhassen, confiante en l'hôpital Ichilov, "l'un des plus renommés en Israël". Les deux adolescents vont "vite se remettre sur pied et rentrer à la maison simplement avec leur maman", espère-t-elle, consciente que la captivité laissera des traces. "C'est sûr que 52 jours dans cette affaire les ont influencés, reconnaît-elle Mais on sait qu'ils sont forts. C'est une famille résiliente. Hadas est une femme très forte, et je suis sûre que ces enfants ont les mêmes caractéristiques". "C'est le début d'une longue reconstruction, ajoute Ido dan. On ne sait pas combien de temps ça va prendre ni quelles expériences ils ont vécues".

"C'est enfin, après tous ces jours, un tsunami de bonheur après tous ces tsunamis de tristesse", a réagi de son côté Ange Kalderon, président de l'association 7 octobre 2023 sur franceinfo. Sahar et Erez Kalderon sont ses "petits, petits cousins". Mais "maintenant, c'est le retour à la réalité", a-t-il poursuivi. Cette réalité c'est la perte de leurs proches lors de l'attaque terroriste du 7 octobre. 

"Il va falloir leur dire qu'ils ont perdu leur grand-mère égorgée, qu'ils ont perdu leur cousine égorgée, qu'ils n'ont plus de maison, qu'ils n'ont plus de kibboutz."

Ange Kalderon, président de l'association 7 octobre 2023

à franceinfo

Et, ajoute Ange Kalderon, "on ne peut en aucun cas leur dire quand ils auront, eux, la joie de revoir leur père". Ofèr Kalderon, est en effet toujours retenu en captivité à Gaza.

Ido Dan, l'oncle des enfants a tenu à remercier tous ceux qui ont permis cette libération, et notamment le consulat français en Israël. Ange Kalderon se dit lui "plus que mobilisé" et "combatif" pour la libération des otages. C'est "un combat qui n'aura de cesse que lorsque, encore une fois, tous les otages, quels qu'ils soient, soient libérés". Si Eitan Yahalomi, Sahar et Erez Kalderon ont été libérés, cinq autres Français ou binationaux sont toujours portés disparus et présumés otages du Hamas. "Ce combat sera très long, difficile, très difficile, mais nous le mènerons jusqu'au bout avec ténacité, volonté, courage", a assuré Ange Kalderon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.