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"Depuis 2000, il n'y a jamais eu autant de journalistes tués" au Proche-Orient, dénonce Reporters sans frontières

L'ONG a annoncé mercredi avoir saisi la Cour pénale internationale "pour des crimes de guerre commis contre les journalistes" dans les Territoires palestiniens et en Israël.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un journaliste dans la bande de Gaza, le 12 mais 2018. (MICHAEL BUNEL / LE PICTORIUM / MAXPPP)

"Un sinistre record". Trentre-quatre journalistes ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, dont au moins 12 dans l'exercice de leur activité (dix à Gaza, un en Israël et un au Liban), selon le décompte de Reporters sans frontières (RSF). "Une telle hécatombe constitue un crime de guerre", dénonce mercredi 1er novembre sur franceinfo Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. L'association a annoncé un peu plus tôt dans la journée avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) "pour des crimes de guerre commis contre les journalistes" dans les Territoires palestiniens et en Israël.

"Depuis 2000, jamais il y avait eu autant de journalistes victimes, tués, c'est un sinistre record", regrette Christophe Deloire. "Ce qui est en train de se passer à Gaza est terrifiant parce que ça touche des personnes humaines et ça participe d'un black-out médiatique dangereux pour les civils", avance le secrétaire général de Reporters Sans Frontières.

Israël a "un mal fou à reconnaître sa responsabilité"

Christophe Deloire rappelle la difficulté pour les journalistes de couvrir ce qu'il se passe actuellement, où cela est "de plus en plus dangereux", y compris pour "les journalistes palestiniens eux mêmes", qui "ont les plus grandes peines à travailler, surtout qu'ils peuvent trouver la mort dans leur vie civile, sans faire leur métier". Le secrétaire général de RSF demande que Karim Khan, le procureur de la CPI, "intègre bien à ses enquêtes la situation des journalistes", même si la Cour pénale internationale n'est pas tenue d'ouvrir une enquête.

"Il s'agit de la troisième fois que nous portons plainte pour des crimes de guerre touchant les journalistes dans la région, la première depuis 2014."

Christophe Deloire, secrétaire général de RSF

à franceinfo

Or, à ce sujet, Christophe Deloire accuse Israël d'avoir "un mal fou à reconnaître sa responsabilité, comme ça a été le cas au moment de la mort de la célèbre journaliste Shireen Abu Akleh", tuée en mai 2022 d'un tir de sniper dans la tête, alors que la reporter couvrait une incursion israélienne dans un camp de Cisjordanie. Christophe Deloire se souvient d'une "reconnaissance à demi-mot mais qui n'a pas mené vers des investigations sérieuses".

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