Conflit Israël-Hamas : l'envoi du navire hôpital français "Tonnerre" à Gaza est "bien insuffisant par rapport à la situation" humanitaire, estime Raphaël Pitti

Le "Tonnerre", un navire hôpital français, est parti de Toulon mercredi en direction de Gaza. Une réponse apportée par Emmanuel Macron qui ne satisfait pas le médecin humanitaire Raphaël Pitti. "Il n'a pas compris que nous sommes devant un drame humanitaire de très grande ampleur", dit-il.
Article rédigé par franceinfo
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Le navire militaire français "Tonnerre", ici à Marseille le 9 août 2020. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

L'envoi du navire hôpital français Tonnerre à Gaza est "bien insuffisant par rapport à la situation" humanitaire, estime dans la soirée mercredi 25 octobre sur franceinfo le professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire, spécialiste en médecine d'urgence dans les zones de guerre, responsable de formation à l'Union des organisateurs de secours et de soins médicaux (UOSSM). Ce navire est parti de Toulon, mercredi 25 octobre, après l'annonce d'Emmanuel Macron depuis l'Egypte.

Pour Raphaël Pitti, l'arrivée du Tonnerre à Gaza ne va "pas du tout" aider les habitants de l'enclave. L'anesthésiste-réanimateur, qui précise qu'il connaît bien le navire, estime que le nombre de lits et le bloc opératoire à son bord sont en dessous des besoins humanitaires sur place. La situation "ne permet pas d'attendre quelques jours ou quelques semaines", poursuit-il.

"Le président de la République est hors-sol, il n'a pas compris que nous sommes devant un drame humanitaire de très grande ampleur", déplore Raphaël Pitti. "L'urgence n'est pas dans un effet d'annonce de dire qu'on envoie un bateau", ajoute le médecin qui demande à Emmanuel Macron "d'insister sur l'urgence d'une trêve immédiate", "dans les quelques heures qui suivent".

Il réclame la mise en place d'une zone de sécurité

Raphaël Pitti souhaite un cessez-le-feu de cinq jours minimum avec "une zone de sécurité garantie par l'Egypte" pour permettre "à toutes les ONG de pouvoir rentrer à l'intérieur" de la bande de Gaza par le point égyptien de Rafah. Selon lui, il est nécessaire que de la nourriture, de l'eau et du fioul pour alimenter les hôpitaux puissent également entrer dans l'enclave.

"C'est un crime contre l'humanité qui s'exerce sous nos yeux", condamne le professeur. "Comme il s'est passé en Ukraine, où Poutine a été condamné par la cour internationale de justice pour crime contre l'humanité, il y a le risque pour M. Netanyahou que cela se passe aussi pour lui", conclut-il. Selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du Hamans, mercredi 25 octobre, au moins 6 546 personnes ont été tuées dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

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