Conflit Israël-Hamas : dans la bande de Gaza, l'évacuation vers le sud se fait dans la panique et la terreur
Des milliers d'habitants ont été évacués de la bande de Gaza City, dans des conditions particulièrement dangereuses. L'appel à évacuer concerne tout le nord de l'enclave palestinienne. Au total plus d'un million de Palestiniens, soit la moitié de la population gazaouie, doit partir à la demande de l'armée israélienne, qui prépare son offensive terrestre.
Sarah, 26 ans, a dû quitter en pleine nuit et à toute vitesse l'appartement où elle était réfugiée avec ses parents dans le nord de Gaza. A 2h du matin, quand ils reçoivent des messages appelant à évacuer la zone, ils hésitent. Mais face à la menace d'une attaque terrestre imminente, ils prennent la route, en larmes et terrorisés.
"On était dans un état de confusion, de panique totale"
Sarah, une Palestinienneà franceinfo
Sarah et sa famille ont réussi à trouver refuge dans le sud de la bande de Gaza. D'autant que tous les Gazaouis n'ont pas d'adresse où aller dans le sud, chez des proches, mais sans être sûrs d'être en sécurité. "On a entendu un bombardement, raconte-t-elle. L'électricité est coupée et on utilise des moyens alternatifs, des générateurs."
Tous ont peur et s'interrogent sur la suite des événements. "Peut-être qu'ils vont faire évacuer tout Gaza et nous déplacer encore ailleurs, suppose Sarah. J'ai du mal à imaginer deux millions d'habitants entassés seulement dans le sud de la bande de Gaza. C'est de la folie."
Les évacués ne savent pas tous où dormir
D'autant que tous les Gazaouis n'ont pas tous un endroit où se réfugier dans le sud du territoire. Izz a pu rejoindre des proches, mais il explique que pour beaucoup de ses voisins, la situation est encore plus compliquée. "Des gens ont fait des attaques de panique, ils étaient terrifiés. Certains sont partis dans le sud de l'enclave mais beaucoup ne savent pas où ils vont loger une fois une place, et tous ne vont pas trouver."
D'ailleurs quand Israël a donné l'ordre d'évacuer, Léo Cans, chef de mission chez Médecins sans frontières dans les territoires palestiniens, a eu du mal à y croire. "C'est un ordre d'évacuation qui est totalement irresponsable, totalement inconscient et qui met gravement en danger des vies humaines." Il dénonce cette consigne qui concerne l'ensemble de la population, y compris les patients et les personnels soignants. Il juge "inconcevable de penser que des hôpitaux avec 300, 400 ou 500 lits peuvent être évacués." Pour lui, c'est une catastrophe humanitaire qui s'aggrave sous nos yeux.
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