Cisjordanie : un commando israélien tue trois membres du Hamas et du Jihad islamique dans un hôpital
Les forces israéliennes ont exécuté trois hommes présentés comme des "terroristes" lors d'une opération commando dans l'hôpital Avicenne de Jénine, en Cisjordanie occupée, mardi 30 janvier. Des meurtres "odieux" qui relèvent de "crimes contre l'humanité", a réagi le ministère palestinien des Affaires étrangères, administré par le Hamas.
Dans un communiqué commun, l'armée, la sécurité intérieure et la police israéliennes ont indiqué avoir "neutralisé" Mohammad Jalamnah, un "terroriste du Hamas", ainsi que "deux autres terroristes". Selon le communiqué, Mohammad Jalamnah avait "été blessé alors qu'il tentait de fomenter un attentat à la voiture piégée". Il aurait aussi "transféré des armes et des munitions à des terroristes afin de mener des attaques" et "planifié un raid inspiré des massacres du 7 octobre".
"Jalamnah prévoyait de mener une attaque à très court terme et utilisait l'hôpital pour se cacher", ont affirmé les forces israéliennes. Selon elles, "un grand nombre" de Palestiniens recherchés par Israël utilisent les hôpitaux "comme bases pour planifier des activités terroristes et commettre des attentats". Le Hamas a confirmé l'affiliation de Mohammad Jalamnah et le Jihad islamique, un autre mouvement islamiste palestinien, a revendiqué celle des deux frères Ghazawi.
Des soldats déguisés en civils
"Un groupe de membres des forces d'occupation [israéliennes] habillés en civil est entré et a assassiné" les trois hommes avec des armes équipées de silencieux, a témoigné Naji Nazzal, directeur médical de l'établissement, auprès de l'AFP. Sur une vidéo de surveillance, postée par les autorités palestiniennes sur les réseaux sociaux, une douzaine d'hommes et des femmes équipés d'armes de guerre et déguisés en personnel médical ou en civils, pénétrent dans une unité de soins et mettent en joue les personnes présentes.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé sur X (ex-Twitter) des meurtres "odieux" qui relevaient de "crimes contre l'humanité". Le ministère de la Santé palestinien a pour sa part souligné dans un communiqué que les établissements hospitaliers étaient protégés par le droit international. Il appelle "urgemment" les organisations internationales "à mettre fin à l'enchaînement quotidien de crimes commis par l'occupation [israélienne] contre notre peuple et nos centres de santé".
Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Depuis le 7 octobre, plus de 360 personnes y ont été tuées par les forces israéliennes, selon les autorités palestiniennes. L'année 2023 a été l'une des plus meurtrières du conflit depuis 2005 pour le territoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.