Iran : l'opposition réclame l'annulation de l'élection
''Nous voulons un rassemblement pacifique pour protester contre la tendance malsaine de cette élection et pour atteindre notre objectif d'annulation des résultats'', a déclaré Mir Hossein Moussavi sur son site Internet. Plusieurs sites Internet soutenant Moussavi ont appelé à une manifestation aujourd'hui qui a rassemblé des dizaines de milliers de partisans dans le centre de Téhéran.
Le leader de l'opposition à Ahmadinejad a par ailleurs appelé ses partisans à une journée de deuil demain, "pour consoler les familles des martyrs et blessés dans les récents événements", avec des marches pacifiques et des rassemblements dans les mosquées.
Mohsen Rezaï, candidat conservateur iranien à la présidentielle du 12 juin, a exigé du ministère de l'Intérieur qu'il lui fournisse ce jour les chiffres détaillés des votes exprimés. Il a accusé le ministère de ne pas coopérer, une attitude qui "fait suspecter que l'on trafique les votes pour les rendre conformes aux résultats" officiels, a-t-il dit, selon l'agence. Il laisse entendre ainsi qu'il pourrait demander l'annulation du scrutin, comme l'ont fait les deux autres perdants à la présidentielle, le conservateur modéré Mir Hossein Moussavi et le réformateur Mehdi Karoubi.
Les manifestations de partisans de Moussavi et celles des pro-Ahmadinejad se succèdent à Téhéran depuis vendredi, plongeant l'Iran dans l'une de ses pires crises politiques depuis l'avènement de la République islamique en 1979. Le Conseil des gardiens de la révolution s'est déclaré lundi prêt à recompter une partie des bulletins de vote, et le guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, a lancé mardi un appel à l'unité nationale.
En lançant cet appel sur Internet, Mir Hossein Moussavi a directement défié les Gardiens de la Révolution, la plus puissante force armée iranienne, qui ont exigé que les sites et blogs iraniens retirent tout matériel susceptible de ''créer des tensions'' sous peine de s'exposer à des poursuites. Un nombre important de responsables et journalistes réformateurs ont été arrêtés, dont certains ensuite relâchés, depuis l'annonce samedi de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Hier le ministre des Renseignements Gholam Hossein Mohseni Ejeie a annoncé que 26 "cerveaux" responsables des troubles avaient été arrêtés.
Caroline Caldier, avec agences
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