Iran : Attentat contre Ahmadinejad, le président indemne
Mahmoud Ahmadinejad est indemne.
Il a pris la parole juste après cette tentative d’attentat, mais il n’en a pas fait allusion.
_ La bombe aurait fait des blessés parmi les occupants d'un autocar du cortège transportant des collaborateurs du président et des journalistes, rapporte la chaîne de télévision saoudienne Al Arabia.
Elle a précisé qu'un individu avait lancé un engin explosif en direction du convoi avant d'être arrêté. L'attentat n'a, pour le moment, pas été revendiqué.
“Des investigations sont en cours pour établir qui se tient derrière cela”, déclare-t-on de source proche de la présidence iranienne, en confirmant que la voiture d'Ahmadinejad n'a pas été touchée.
Le chef de l'Etat iranien, qui a accumulé les ennemis à l'étranger comme à en Iran, même depuis sa première élection, en 2005, avait précisément évoqué 48 heures plus tôt un complot visant à l'assassiner. Lors d'un discours prononcé lundi à Téhéran devant des expatriés iraniens, il avait affirmé: “Ces idiots de Sionistes ont engagé des mercenaires pour m'assassiner”.
Le populiste Ahmadinejad a coutume de sillonner sans cesse son vaste pays pour se livrer à des diatribes enflammées contre les ennemis de l'Iran (Israël et Etats-Unis en tête) devant des foules acquises.
Des ennemis multiples
Le régime est confronté à une agitation kurde dans le Nord-Ouest et arabe dans le Sud-Est, au Balouchistan. Hamadan est en revanche une ville habituellement calme, qui n'est le théâtre d'aucune tension particulière.
Au-delà des insoumissions ethniques, le principal mouvement d'opposition est l'organisation des Moujahidine du peuple. On lui impute notamment deux attentats à la bombe qui ont décapité une partie de l'élite du régime, dont le président et le Premier ministre, en 1981 à Téhéran. Shahin Gobadi, porte-parole des Moudjahidine en exil en France, a démenti catégoriquement que le mouvement, désormais intégré dans une coalition plus large baptisée Conseil national de la résistance en Iran, soit impliqué dans l'attentat contre Ahmadinejad.
Le président iranien qui est soutenu par le guide suprême du régime, l'ayatollah Ali Khamenei, et les gardiens de la Révolution, a réprimé dans le sang la manifestations de protestation contre sa réélection contestée à la présidence, en juin 2009.
Les deux chefs de file de ce courant d'opposition réformiste, l'ex-Premier ministre Mirhosein Moussavi et l'ancien président du Majlis Mehdi karoubi, restent toutefois libres de leurs gestes et de leur parole.
Ahmadinejad, qui semble vouloir court-circuiter certains dirigeants politiques et religieux dont l'influence remonte aux premières années de la révolution islamique de 1979, pourrait bien s'être aussi fait des adversaires parmi eux.
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