Gaza : un expert de l’ONU évoque des "crimes de guerre systématiques"
L’armée et le gouvernement israéliens se sont toujours défendus de viser délibérément des civils pendant leurs opérations – pilonnage et offensive terrestre – dans la bande de Gaza. L’opération "Plomb durci" ayant été lancée pour mettre fin aux tirs de roquettes et de missiles du Hamas sur les villes du sud d’Israël.
Mais quelques jours après le retrait israélien de Gaza, le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens dresse un tout autre bilan.
Richard Falk évoque le confinement de la population, empêchée de s’enfuir et d’accéder ainsi à la protection du statut de réfugié. "C’est sans précédent", dénonce-t-il. "Aucun enfant, aucune femme, aucun malade ou handicapé de la population de Gaza n’a été autorisé à quitter la zone de guerre".
Pour l’expert onusien, "il n’y a aucun doute sur le caractère inhumain" de cette opération engagée "contre une population essentiellement sans défense" , affaiblie par 18 mois de blocus, et "prise au piège". Si l’on ajoute que "des cibles illégales ont été sélectionnées" , tout cela "évoque le spectre de crimes de guerre systématiques", conclut Richard Falk. Sentiment partagé par la sénatrice Alima Boumediene Thierry (Verts), l'une des premières Françaises à être entrée dans la bande de Gaza.
A l'opposé, les violations du droit international commises par le Hamas en lançant des roquettes sur Israël ne sont pas comparables, estime Richard Falk. Et la "bête noire" du gouvernement israélien de réclamer "une enquête internationale indépendante" .
L'opération "Plomb durci" a fait plus de 1.300 morts, dont environ 500 femmes et enfants. Des soupçons de recours aux bombes à phosphore, qui causent des brûlures jusqu'à l'os, pèsent également sur Tsahal.
Gilles Halais avec agences
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