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Egypte : appel à la grève générale et à de nouvelles manifestations demain

L'opposition, dont Mohamed El Baradei tente de prendre la tête, appelle à une grève générale en Egypte, ainsi qu'à une marche géante demain, une semaine après le début des troubles qui ont fait 125 morts en Egypte. Environ un millier de personnes a encore passé la nuit sur la place al Tahrir, dans le centre du Caire.
Article rédigé par franceinfo
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C'est tout un symbole de cet entre-deux dans lequel campe l'armée égyptienne : aux abords de la place al Tahrir (place de la libération), devenue l'épicentre de la contestation au Caire, des soldats frottent énergiquement leurs chars pour faire disparaître les graffitis anti-Moubarak que des manifestants y ont tracés. Mais ils avaient auparavant laissé faire.

De quel côté vont pencher les soldats ? C'est la question qui se lit sur toutes les lèvres en Egypte. Le président Hosni Moubarak leur tire la manche en consultant des militaires, et nommant l'un d'eux, le général Mourad Mowafi, à la tête des services de renseignement à la place de Omar Souleimane, bombardé vice-président.
_ Dans les rues, les manifestants eux aussi tentent de les rallier en les saluant et en les applaudissant. Face à l'occupation de la place al Tahrir, les militaires restent quasiment l'arme au pied, se contentant de contrôles d'identité. Mais les chars restent en position, et des avions de chasse font du rase-motte au-dessus du Caire.

Grève générale

Quoiqu'il en soit, l'armée n'a toujours pas évacué la place al Tahrir et cette nuit encore, environ un millier de manifestants y a passé la nuit, à scander des slogans réclamant le départ de Moubarak. Mais des questions commencent à se poser quant à l'ampleur de cette mobilisation. Les chiffres, impossibles à préciser, font état de plusieurs milliers ou dizaines de milliers de manifestants. Mais de nombreux observateurs soulignent que, sur une population de 80 millions d'habitants en Egypte, il convient de s'interroger sur le caractère vraiment populaire de la mobilisation.

La réponse viendra peut-être demain, avec l'appel à la grève générale lancé par l'opposition, Mohamed El Baradei en tête. L'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique et, à ce titre, prix Nobel 2005, invite les Egyptiens à participer à une marche géante, une semaine tout juste après le début des troubles, dont le bilan s'élève à 125 morts. El Baradei a été désigné par l'opposition pour “négocier” avec le gouvernement. Il était hier soir auprès des manifestants, à qui il a promis que “le changement arrive”.

Alexandrie aussi

Le mouvement de contestation tente de gagner d'autres villes du pays, qui se sont tenues jusqu'ici relativement à l'écart des manifestations : les organisateurs annoncent la tenue, demain à Alexandrie, d'une "Marche d'un million de personnes", comme au Caire.
_ Les opposants à Moubarak ne vivant pas dans la capitale n'ont, de toute façon, pas le choix : pour tenter d'empêcher les manifestants de gagner la capitale, les autorités égyptiennes ont décidé de stopper le trafic ferroviaire, annonce la télévision publique.

Grégoire Lecalot, avec agences

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