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Au moins trois morts dans les manifestations à Bahreïn

Alors que le royaume de Bahreïn connaît à son tour un soulèvement populaire, l'armée est entrée en action cette nuit sur la place principale de la capitale Manama, où campaient depuis deux nuits les protestataires. Selon l'opposition chiite, au moins quatre manifestants auraient été tués. Le bilan officiel fourni par le ministère de la Santé fait état de trois morts et de 195 blessés. _ L'UE réagit en demandant que les rassemblements soient autorisés. Les pays du Golfe eux prévoient une réunion extraordinaire pour soutenir le royaume.
Article rédigé par franceinfo
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La place de la Perle, au centre de Manama, a été rebaptisée par les manifestants qui l'occupent depuis lundi place Tahrir, comme la symbolique place du Caire. Tahrir, en arabe, signifie "libération".

L'armée et la police y ont fait leur entrée en pleine nuit, avec force chars, hélicoptères, dépanneuses et ambulances militaires en prévision. Tirant gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc, "sans aucune sommation" selon des témoins. D'après un bilan provisoire, l'assaut aurait fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés. Deux autres personnes avaient déjà été tuées les jours précédents.

Des dizaines de blindés de l'armée déployés dans Manama

Le ministère de l'Intérieur a écrit sur Twitter que les
forces de sécurité avaient "vidé la place de la Perle" à Manama
et qu'une grande avenue de la capitale était partiellement
fermée. Un peu plus tard, des dizaines de blindés de l'armée ont été déployés tout autour de la place.
_ "C'est du terrorisme pur et simple", rétorque le chef du Wefaq, le principal parti d'opposition chiite. Celui-ci a suspendu ses activités parlementaires et réclamé hier une nouvelle Constitution, plus
démocratique.

Portés par les exemples tunisien et égyptien, la principale revendication des manifestants est la démission du Premier ministre, le cheikh Khalifa ben Salman al Khalifa, en place depuis 1971. Mais ils réclament aussi la fin des avantages acquis pour les sunnites qui détiennent tous les postes clé du pays.

Dans les années 1990, le Bahreïn avait déjà été le théâtre
de troubles. Mais l'adoption en 2002 d'une nouvelle Constitution et
l'organisation d'élections législatives avaient temporairement ramené le calme.

Cécile Quéguiner, avec agences

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