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Au moins douze personnes ont été tuées par balles lors de funérailles samedi de manifestants tués la veille dans le pays

Selon les militants des droits de l'Homme, la répression des manifestations hostiles au régime du président syrien Bachar al-Assad a coûté la vie vendredi à plus de 80 personnes.Fait inédit en Syrie, deux députés ont démissionné pour protester contre ces violences. a Comunauté insternationale a condamné la répression sanglante du régime en place.
Article rédigé par France2.fr
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Des opposants dans la rue, le vendredi 25 mars 2011, à Damas près de la mosquée Omayades (PHOTO AFP / STR)

Selon les militants des droits de l'Homme, la répression des manifestations hostiles au régime du président syrien Bachar al-Assad a coûté la vie vendredi à plus de 80 personnes.

Fait inédit en Syrie, deux députés ont démissionné pour protester contre ces violences. a Comunauté insternationale a condamné la répression sanglante du régime en place.

En signe de protestation, deux députés "indépendants", Nasser Hariri et Khalil Rifaï, ont affirmé samedi en direct à la télévision al-Jazira avoir démissionné du Parlement. Tous deux sont élus de la région de Deraa où est né le mouvement de contestation. "J'appelle instamment le président (Bachar al-Assad) à intervenir", a notamment déclaré M. Hariri.

13 personnes tuées à Deraa, Douma et Damas

Samedi, cinq personnes ont été tuées dans la région de Deraa (100 km au sud de Damas), cinq à Douma (à 15 km au nord de Damas) et trois à Damas, alors que des dizaines de milliers de Syriens participaient aux obsèques des victimes de la veille.

A Douma, cinq personnes ont été tuées par des tireurs embusqués postés sur des immeubles au passage d'un cortège funèbre qui se rendait de la mosquée au cimetière, selon un témoin et un militant des droits de l'Homme sur place joints au téléphone par l'AFP.

Dans la région de Deraa, où la plupart des boutiques étaient fermées en signe de deuil, cinq personnes ont été tuées "par les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles sur les habitants se rendant vers Ezreh pour assister aux funérailles ainsi que devant l'hôpital de Deraa", a indiqué un autre militant.

Selon des militants, au moins trois personnes ont par ailleurs été tuées par des tirs des forces de sécurité dans le quartier de Barzeh, à Damas.

Un "Vendredi saint" sanglant
La journée du "Vendredi saint" telle qu'appelée par des groupes de l'opposition a été l'une des plus sanglantes depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars contre le régime de Bachar el-Assad et a vu une mobilisation inédite des protestataires.

Au lendemain de la levée de l'état d'urgence, la Sécurité a ouvert le feu pour disperser les dizaines de milliers de manifestants, le gouvernement ayant mis en garde contre toute manifestation organisée sans autorisation.

Au moins 82 personnes ont été tuées et des centaines blessés, dont des enfants et des personnes âgées, selon des militants et des témoins.

Le Comité syrien des droits de l'Homme, basé à Londres, a évoqué de son côté samedi une liste nominative de 112 morts pour hier, dont une minorité n'a pas été authentifiée.

La journée la plus sanglante jusque-là avait été le 23 mars à Deraa où plus de 100 personnes avaient péri.

"Les forces de sécurité ont commis un massacre terrifiant contre le peuple héroïque syrien qui a manifesté pacifiquement pour obtenir ses droits légitimes à la liberté et la justice", a dénoncé le Comité des martyrs de la révolution du 15 mars.

Les "comités de coordination en Syrie", un groupe de militants qui organise les manifestations, ont fait assumer à l'Etat "la responsabilité" des violences, appelant à "la dissolution des services de sécurité".

Indignation de Washington à Bruxelles
De Washington à Bruxelles, en passant par l'ONU, les Occidentaux ont également exprimé leur indignation appelant le régime à cesser de recourir à la violence. La Russie a appelé à une accélération des réformes en Syrie, pays avec lequel elle entretient de longue date des liens étroits. Les pays arabes n'ont en revanche pas réagi.

Le président américain Barack Obama a estimé que le "recours révoltant à la violence pour lutter contre des manifestations (devant) cesser immédiatement", accusant M. Assad de chercher l'aide de Téhéran pour cette répression. Les autorités syriennes ont dit "regretter" les propos de M. Obama qui "ne sont pas basés sur une vision objective des faits".

Selon la version officielle, les forces de l'ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau uniquement pour empêcher des heurts "entre manifestants et citoyens" et "protéger des biens privés". L'agence officielle Sana a fait état de dix morts dont des membres des forces de sécurité.

Deux membres des services de sécurité tués vendredi à Homs et à Madamiyé près de Damas, par "les tirs de groupes criminels armés" ont été enterrés samedi, selon Sana. Depuis le 15 mars, plus de 310 personnes ont péri dans les violences en Syrie, selon Amnesty International.

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