A Gaza, Ban Ki-moon met en cause Israël
Le secrétaire général de l'Onu, en visite mardi à Gaza, s'est dit choqué par le spectacle qu'il a vuLe secrétaire général de l'Onu, en visite mardi à Gaza, s'est dit choqué par le spectacle qu'il a vu
Les responsables des bombardements israéliens ayant touché des bâtiments de l'ONU à Gaza devront "rendre des comptes devant des instances judiciaires", a déclaré Ban Ki-moon à Gaza.
Il est la première personnalité étrangère de haut rang à s' être rendu dans le territoire palestinien depuis le cessez-le-feu de dimanche.
"Je n'ai vu qu'une partie des destructions. C'est choquant et alarmant. J'ai assisté à des scènes chavirantes. Je suis profondément peiné par ce que j'ai vu aujourd'hui", a dit Ban Ki-moon , réitérant sa condamnation de l'"usage excessif de la force" par Israël, tout en dénonçant les tirs du Hamas.
Tandis qu'il parlait, de la fumée s'élevait encore des entrepôts de nourriture du QG l'Agence de l'Onu pour les réfugiés, frappés jeudi par l'aviation israélienne. "Il doit y avoir une enquête approfondie, une explication complète pour s'assurer que cela ne se reproduira plus jamais", a-t-il déclaré.
Ban Ki-moon est la plus haute personnalité internationale à pénétrer dans l'enclave côtière après 22 jours d'offensive de l'Etat hébreu. "Le secrétaire général voulait exprimer sa solidarité avec le peuple de Gaza qui a tellement souffert ces dernières semaines et avec le personnel de l'Onu qui a continué héroïquement à fournir de l'aide malgré les difficultés", a dit son porte-parole Ahmad Fawzi.
Ban Ki-moon s'est ensuite rendu à Sderot, en Israël, principale cible des roquettes tirées par les groupes armés palestiniens. "Je condamne ces roquettes qui ont été tirées sur vos maisons et villes pendant toutes ces années depuis Gaza", a-t-il déclaré.
L'offensive de l'armée israélienne, lancée le 27 décembre, a pris fin dimanche, faisant en trois semaines au moins 1.315 morts palestiniens et plus de 5.300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza.
La bande de Gaza ressemble à une zone frappée par un "tremblement de terre", a estimé mardi l'ONU , alors que les agences humanitaires onusiennes profitent du cessez-le-feu pour inventorier les destructions causées depuis le début de l'offensive israélienne fin décembre. "Beaucoup de gens n'ont nulle part où aller" du fait de la destruction de leur maison, a poursuivi M. Sabatinelli, responsable de la santé de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Selon l'Unrwa, de nombreux Palestiniens qui ont quitté les abris d'urgence à la faveur de l'arrêt des combats il y a trois jours y sont en fait retourné après avoir constaté la destruction de leur habitation.
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a entrepris de distribuer de quoi confectionner des abris de fortune à quelque 80.000 personnes privées d'habitat. "C'est difficile à estimer mais il faudra plus que des jours ou des semaines" pour revenir à la situation qui prévalait auparavant, a déclaré Dorothea Krimitsas, une porte-parole du CICR à Genève.
Selon Mme Krimitsas, "le niveau de destruction et de dévastation est énorme" dans la bande de Gaza et il faudra attendre la fin des missions d'évaluation actuellement en cours pour disposer d'un état des lieux des destructions.
Le délais pour résorber la crise humanitaire dépendra non seulement de l'accès à la bande de Gaza mais aussi à la manière dont les opérations pourront être menées, a affirmé l'ONU . Car outre la réouverture permanente de tous les points de passage entre Israël et le territoire palestinien, l'ONU insiste sur la liberté de mouvement dont elle doit bénéficier à l'intérieur de ce même territoire.
Pour l'Unrwa, en dépit du cessez-le-feu, la présence de militaires israéliens dans la bande de Gaza "compromet la sécurité" de ses opérations."
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