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Près de 40% de la population sud-africaine vit toujours sous le seuil de pauvreté 17 ans après la chute de l'apartheid.

L'ex-ministre des Finances Trevor Manuel a remis au président Jacob Zuma les recommandations très attendues de la Commission du Plan qu'il préside.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (ROBERTO SCHMIDT / AFP)

L'ex-ministre des Finances Trevor Manuel a remis au président Jacob Zuma les recommandations très attendues de la Commission du Plan qu'il préside.

"L'Afrique du Sud d'aujourd'hui est très différente de celle de 1994 (année des premières élections multiraciales). Mais pour de nombreux Sud-Africains pauvres, beaucoup de choses n'ont pas changé", note la Commission en préambule.

Malgré quelques progrès, "la pauvreté est toujours omniprésente, et nos progrès sont insuffisants dans la réduction des inégalités", poursuit-elle.

Un seuil de pauvreté à 38 euros

Fixant le seuil de pauvreté à 419 rands (38 euros) par personne et par mois, la commission du Plan estime que "le succès serait de réduire la proportion de gens vivant sous ce niveau des 39% actuels à zéro". "C'est une tâche titanesque, mais c'est possible", juge-t-elle.

Parmi les principales difficultés, la Commission déplore en particulier que trop peu de Sud-Africains travaillent et que la plupart des Noirs ne disposent toujours pas d'une éducation de qualité. Pour faire chuter le taux de chômage de 25 à 6% en créant 11 millions d'emplois sur 20 ans, le rapport prône notamment la promotion des industries employant une forte main d'oeuvre, un effort sur la compétitivité et les exportations, le renforcement du rôle du gouvernement pour diriger le développement économique.

La Commission envisage de relancer les infrastructures, pour que l'investissement atteigne à nouveau 30% du produit intérieur brut (PIB) comme au début des années 1980. Au programme : construction de vraies maisons dans les bidonvilles, transports publics, réseau de fret, schémas d'irrigation, effort sur les énergies renouvelables (mais aussi le gaz de schiste), etc.

Un texte optimiste

Ce texte optimiste prévoit une croissance moyenne de 5,4% du PIB ces vingt prochaines années, nettement plus que la tendance prévue à moyen terme par la plupart des économistes (3 à 3,5%). Ce programme en 87 points est considéré comme l'une des réponses du président Zuma pour répondre à l'impatience de sa base face à la lenteur des transformations socio-économiques du pays, notamment incarnée par Julius Malema, le très contestataire président de la Ligue de jeunesse de l'ANC, qui a été suspendu jeudi pour indiscipline.

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