: Témoignage Guerre entre Israël et le Hamas : "On a besoin de nourriture et d’eau potable, on est épuisés", alerte une infirmière à Gaza
Avec d’autres déplacés, Asma vit dans une école surpeuplée à Jabalya, près de la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave palestinienne. Cette infirmière décrit le froid et le dénuement, alors que les combats se poursuivent entre l'armée israélienne et le Hamas.
Il a fallu 15 jours à franceinfo pour la joindre via la messagerie Whatsapp. Son seul espoir repose aujourd’hui sur l’aide humanitaire : "On a besoin de nourriture, d’eau potable, d'équipements pour soigner, de vêtements pour faire face au froid. On est épuisé. Comme infirmière, j’ai vu la souffrance dans les yeux de tous les enfants".
"Je me souviens d’un enfant qui a pleuré toute la nuit pour avoir un biberon de lait. Il n’y avait pas d’eau potable".
Asma, infirmière dans la bande de Gazaà franceinfo
"En tant qu’infirmière, je peux seulement apporter un soutien psychologique pour les gens malades, ajoute Asma. Je leur donne de l’espoir pour qu’ils vivent un jour de plus". Le nord de la bande de Gaza est devenu comme un trou noir, duquel il est compliqué d'avoir des informations. Et vers lequel presque plus aucune aide humanitaire n'est envoyée.
"La semaine dernière seulement, le premier convoi humanitaire est parvenu dans le Nord depuis le cessez-le-feu pour atteindre 15 000 personnes, se désole Marie Dasylva, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). On sait que c'est bien en dessous de ce qu'il faudrait au nord de Gaza. Mais on est confronté à des problèmes d'accès, à des refus d'accès également des autorités israéliennes".
Des signes de malnutrition
En 15 jours, six camions seulement de l'ONU ont pu se rendre vers la ville de Gaza où vivent entre 300 000 et 400 000 personnes, selon les données onusiennes. Les convois sont bloqués par l'armée israélienne qui a refusé 18 missions sur 19. Mais ils sont aussi parfois stoppés par les habitants du Sud qui manquent de nourriture, raconte Andrea De Domenico, qui dirige la coordination humanitaire de l'ONU pour la Palestine. "Un des gros défis opérationnels, c'est d'arriver du point A au point B sans se faire arrêter par une foule. Et quand je parle de foule, je parle de 30 000 personnes."
"Ce sont vraiment des scènes apocalyptiques de personnes qui contournent le peu d'assistance, le camion qui passe et qui prennent ce qu'elles peuvent. C'est de la survie".
Andrea de Domenico, coordinateur humanitaire pour l'ONU en Palestineà franceinfo
Dans le nord de l'enclave palestinienne, on ne sait pas précisément comment les familles survivent. Elles doivent se déplacer en fonction des secteurs de combat. Les seuls indicateurs dont l'ONU dispose sont le comportement des foules qui s'amassent lorsque les camions s'arrêtent. "Les personnes qui arrêtent les camions, qui se servent dans les camions qui distribuent la nourriture ont des signes évidents de malnutrition et sont vraiment désespérées", explique Andrea De Domenico.
Dans ce contexte, l'ONU négocie avec les Israéliens pour renforcer l'aide humanitaire et envoyer une mission d'information afin de savoir ce qui se passe concrètement au nord de Gaza.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.