Guerre au Proche-Orient : la situation au Liban au cœur des préoccupations de l'Assemblée générale de l'ONU

L'escalade entre Israël et le Liban est au menu de la semaine de discussions, ainsi que la guerre en Ukraine et le conflit au Soudan. Emmanuel Macron va tenter de faire entendre la voix de la France au sein du concert des nations.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
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L'Assemblée générale de l'ONU réunit les pays membres pendant une semaine. (RADEK PIETRUSZKA / EPA / MAXPPP)

Plus de 500 morts, parmi lesquels 50 enfants : les frappes israéliennes visant le Hezbollah dans le sud et l'est du Liban et leur très lourd bilan humain vont évidemment peser sur l'Assemblée générale de l'ONU. La grand-messe annuelle de la diplomatie mondiale débute mardi 24 septembre dans l'après-midi à New York. Plus de 130 chefs d'État et de gouvernement vont se succéder à la tribune jusqu'à lundi prochain. La guerre en Ukraine, le conflit en cours au Soudan et surtout l'engrenage de la violence au Proche-Orient, avec l'extension du conflit au Liban, vont être au cœur des débats.

La crainte "d'un autre Gaza" au Liban

Ni la communauté internationale, ni les grandes puissances ne semblent capables d'endiguer la spirale de violences. Des mots forts vont assurément être prononcés ces jours-ci, mais avec quelle efficacité ? Le monde risque une troisième guerre mondiale, répète le patron de l'ONU. António Guterres se dit "très sérieusement inquiet" de voir le Liban devenir "un autre Gaza". "On est au bord d'une guerre totale", renchérit le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. La France demande, elle, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, à l'instar de l'Égypte, qui avec la Jordanie pointe le risque de "guerre régionale globale".

Certains discours vont peser plus que d'autres. Quels mots vont choisir mardi Massoud Pezeshkian, le nouveau président iranien, qui assure ne pas vouloir déstabiliser la région et se dit prêt à rouvrir les pourparlers nucléaires ? Faut-il le croire, lui, le puissant allié du Hezbollah ? Et puis surtout, que va dire Joe Biden, qui s'apprête à participer à sa dernière grand-messe onusienne ? Le président américain travaille, dit-il, à une désescalade, mais comment peser sur l'allié israélien sans recourir au principal levier, la livraison d'armes ? Joe Biden s'y est jusqu'ici refusé et la proximité de l'élection américaine rend bien peu probable un changement de pied.

Perte d'influence française

Dans ce contexte, Emmanuel Macron va tenter de faire entendre une voix singulière. Le président français est attendu mardi en fin de journée à New York et s'exprimera mercredi à la tribune. Emmanuel Macron paraît affaibli par des semaines de crise politique. La France a certes un gouvernement, mais il est fragile, à la merci d'une motion de censure. Et si le président ne risque pas la destitution, il n'a plus les moyens de son hyperprésidence, ce qui n'échappe pas à ses homologues étrangers.

La France est par ailleurs en perte d'influence, chassée du Sahel, et peine à refonder sa relation avec l'Afrique, qui était un pilier de son rayonnement diplomatique. Au Proche-Orient, elle n'est plus l'interlocutrice privilégiée des pays arabes. En Europe, son leadership aux côtés de l'Allemagne est contesté, faute d'avoir pris la mesure de la menace russe dès le début de la guerre en Ukraine.

Un tableau sombre d'un effacement de la France qu'Emmanuel Macron entend bien contredire. Il va multiplier les entretiens pour, assure l'Élysée, "recréer du lien", des "points de convergence" dans un monde "fracturé". La semaine dernière, il promettait un "chemin diplomatique" aux Libanais frappés par le retour de la guerre. Ce week-end, le président français appelait à "repenser notre rapport à la Russie" et plaidait pour "un nouvel ordre international". La tribune de l'ONU va lui donner l'occasion de s'expliquer et de monter que la France peut encore exister.

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