Obama "prêt à frapper" la Syrie va demander le feu vert du Congrès
Dans une courte intervention, le président américain Barack Obama a annoncé samedi avoir décidé "que les États-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien". Le pays est "prêt à frapper quand nous le choisirons", a affirmé Barack Obama.
Un discours ferme que le président américain a tempéré en expliquant ensuite qu'il allait demander au Congrès le feu vert à une telle opération.
"Je vais demander l'autorisation des représentants des Américains au Congrès pour un usage de la force" (Barack Obama)
La menace de frappes imminentes sur la Syrie s'est donc éloignée. Les parlementaires américains sont actuellement en vacances jusqu'au 9 septembre. La Chambre des représentants a annoncé que les débats sur la Syrie au Congrès américain débuteront à cette date. "Cela donne au président le temps de présenter son plan au Congrès et aux Américains ", ont expliqué les dirigeants républicains dans un communiqué.
Soutien de David Cameron
Sur son compte Twitter, le Premier ministre britannique David Cameron a expliqué "comprendre et soutenir la position de Barack Obama sur la Syrie ".
David Cameron, qui était favorable à une intervention, n'a lui pas reçu l'aval du Parlement britannique. Jeudi, ce dernier s'est opposé à toute participation de Londres à des frappes contre le régime syrien.
Un fait rare dans l'histoire américaine
Cette annonce de Barack Obama est rare dans l'histoire des États-Unis. Peu de présidents se sont volontairement soumis à l'aval du Congrès, a fortiori pour des frappes ponctuelles. Selon la Constitution américaine, le Congrès a le pouvoir de "déclarer la guerre" . En pratique, les présidents américains ont toujours soigneusement évité le terme parlant plutôt "d'opérations militaires".
Ainsi, si Georges Bush a obtenu une telle autorisation en 2003 pour l'attaque de l'Irak, d'autres se sont simplement contentés d'informer le Congrès. En 2011, Barack Obama n'avait pas demandé l'appui des Parlementaires pour l'intervention en Libye.
Barack Obama est-il embarrassé ?
Cette décision traduit "un embarras" du président selon André Kaspi. "Il tergiverse car il ne sait pas quoi faire" , détaille l'historien, spécialiste des États-Unis. "Surtout, il sait qu'il doit reculer par rapport à sa promesse d'intervenir si la ligne rouge est franchie. Il faut qu'il trouve une solution pour conserver sa crédibilité sans engager les États-Unis dans une affaire dont on ne sait pas très bien comment ils sortiraient", précise André Kaspi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.