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«Muslim Ban»: ces pays musulmans qui veulent coopérer avec Donald Trump

Le très controversé décret de Donald Trump pour interdire pendant trois mois l'entrée aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays à majorité musulmane a trouvé défenseur dans certains pays arabes.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Manifestation contre le décret anti-immigration  (ELIJAH NOUVELAGE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Muslim ban, où ça? Le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane, s’est fait l’avocat de Donald Trump, concernant le décret anti-immigration visant sept pays à majorité musulmane (Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen). «Les Etats-Unis ont pris une décision souveraine», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il était «faux de dire» que la décision de la nouvelle administration américaine était «dirigée contre une religion en particulier».
 
Pourquoi les pétromonarchies du Golfe sont-elles épargnées par le président américain? Selon le New York Daily News, ces pays ne sont pas concernés par le décret parce que Trump y fait des affaires. Sur les 19 auteurs des attentats du 11-Septembre 2001 aux Etats-Unis, 15 étaient originaires d'Arabie Saoudite, deux des Emirats, un du Liban et un d'Egypte. Et aucun ne fait partie des sept pays visés par le président américain.

(Communiqué du ministère des Affaires étrangères irakien regrettant la décision de Donald Trump)

 
Le candidat Donald Trump a infléchi son discours sur l’Arabie Saoudite, une fois devenu président. «Nous protégeons l'Arabie Saoudite. Nous les protégeons en échange de presque rien. Et sans notre protection, ils ne survivraient pas plus d'une semaine», s’indignait le candidat. Depuis, la real politik a repris le dessus. Les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite entretiennent une relation stratégique (sécurité contre pétrole) depuis plus de sept décennies. Les deux pays partagent aussi un ennemi commun: l’Iran.
 
L'agence officielle saoudienne SPA rapporte un entretien téléphonique entre Mohammed ben Salman, vice-prince héritier d'Arabie, et James Mattis, secrétaire américain à la Défense, et leur «rejet total des activités suspectes et des interventions du régime iranien et de ses agents dans les affaires des pays de la région». Ryad veut oublier l’administration Obama. Les rapports s'étaient refroidis sous la présidence de Barack Obama qui avait amorcé un début de rapprochement avec l'Iran et avait refusé d'intervenir militairement en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, dont Ryad veut la chute.

 
Terrorisme et business
Le décret ne concerne pas les pays où les Américains ont «d'étroits partenariats avec leurs forces antiterroristes et où il existe une structure bien développée de coopération en matière de renseignement», explique Anthony Cordesman, du Centre for Strategic and International Studies basé à Washington. Il ne concerne pas non plus, selon une carte établie par l’agence Bloomberg, les pays où Donald Trump possède des affaires comme l’Egypte, les Emirats ou encore la Turquie. «Il y a des contrats susceptibles d'expliquer pourquoi l'Arabie Saoudite n'est pas sur la liste», observe Kate Clark, directrice de l'Afghan Analysts Network.
 
Entre Donald Trump et le président égyptien Sissi, c’est la grande entente cordiale. Les relations entre Washington et Le Caire, un allié-clé de longue date au Moyen-Orient, s'étaient refroidies en 2013 sous Barack Obama avec la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi. Mais après l'élection de M.Trump, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi a dit s'attendre à «un nouveau souffle» pour les relations des deux alliés, estimant que le chef de l'Etat américain avait «une compréhension profonde de ce qui se passe dans la région et en Egypte en particulier».


Aucun nuage entre Le Caire et Washington
L'Egypte a approuvé, mardi 7 février 2017,  les déclarations du président américain Donald Trump, qui a accusé les médias «malhonnêtes» de ne pas couvrir «certains attentats à travers le monde». «Les critiques de la Maison Blanche visant les médias occidentaux pour avoir ignoré 78 attaques terroristes au niveau mondial méritent des louanges. Alors que certains pays visés par des attaques terroristes reçoivent une compassion et un soutien international, d'autres, comme l'Egypte, sont pointés du doigt pour les manquements», a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien dans un communiqué.
 
Sur la même longueur que son homologue égyptien, le président syrien Bachar al-Assad, bien que son pays soit dans la liste noire, voit en Donald Trump un allié avec qui il veut développer une plus grande coopération. 

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