Les Irakiens n'en finissent plus d'enterrer leurs morts. On en déplore près d'une centaine en cinq jours de manifestation à Bagdad, la capitale, mais aussi dans plusieurs villes du sud du pays. C'est pour dénoncer la corruption de la classe politique, tous partis confondus, le chômage, les coupures d'eau et d'électricité, que les Irakiens sont descendus dans la rue spontanément le 1er octobre dernier, et tous les jours qui ont suivi. Les appels ont été suivis sur les réseaux sociaux.Ils espèrent la chute du régimeLes autorités ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, puis des tirs à balles réelles sur la foule désarmée. On compte près de 4 000 blessés. Au pouvoir depuis un an à peine, le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mehdi, dit comprendre les revendications légitimes des manifestants. Il leur demande d'être patients et de soutenir les efforts du gouvernement. Mais ces jeunes Irakiens, dont plus d'un quart sont sans emploi, ne croient plus aux promesses. Ils réclament la chute du régime et l'avènement d'une nouvelle génération de politiciens.