Arabie Saoudite : prisons de luxe pour terroristes aussi
Des femmes à l’accueil, des fleurs et un écran plat au mur. Bienvenue dans «la maison de famille» Al-Malaz, l’hôtel de la prison de Riyad conçu spécialement pour accueillir les familles des détenus saoudiens et étrangers lors de la journée de visite.
«Les proches des prisonniers sont logés gratuitement dans ce centre haut de gamme dirigé entièrement par des femmes pour assurer au mieux l’intimité des familles», souligne le journal saoudien Okaz.
Dans les photos publiées dans la presse, on voit par exemple une chambre avec un lit double et une couverture clinquante ou bien encore une petite aire de jeux pour les enfants.
Luxe et volupté pour les terroristes aussi
Ce n’est pas la première fois que le royaume wahhabite met en avant ses centres pénitentiaires de luxe. En avril 2013, les autorités saoudiennes avaient organisé une visite guidée aux journalistes dans un centre à Riyad, dédié à la réhabilitation des prisonniers «déviants», autrement dit, les terroristes d’Al-Qaïda.
Selon le Dailymail, les infrastructures comprennent des suites, une piscine couverte olympique, un centre de fitness, des tables de billard et des cours de peinture.
«Un équilibre intellectuel et psychologique pour combattre le terrorisme», souligne le directeur du centre Saïd al-Bishi.
Une tout autre réalité?
Au-delà de ces opérations de communication, on sait peu de choses sur l’état des prisons en Arabie Saoudite.
En revanche, comme dans d'autres prisons dans le monde, les détenus arrivent à se procurer des téléphones portables et les utilisent pour filmer leurs conditions de vie. Une vidéo provenant de la prison de Braiman à Jeddah, mise en ligne par France 24 en 2012, montrait ainsi une maison d'arrêt surpeuplée où les détenus sont entassés sur des matelas à même le sol.
En présentant des prisons modernes avec des programmes de réhabilitation, l'Arabie Saoudite tente de couper court aux allégations de maltraitance et de redorer son image. Un effort vain tant que le royaume pratique des détentions arbitraires. Selon Amnesty International, plusieurs militants des droits de l'Homme croupissent en prison pour avoir osé s'exprimer librement.
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