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Arabie Saoudite : Mariam Al-Oteebi en prison pour «désobéissance parentale»

La Saoudienne Mariam Al-Oteebi, 29 ans, a été arrêtée le 1er novembre 2016 suite à une plainte déposée par son père pour désobéissance. Cette militante des droits des femmes refusait de se taire sur les violences subies par son frère. Au royaume wahhabite, les femmes sont sous l’emprise de la tutelle masculine. L’affaire agite les réseaux sociaux.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Sur son profil twitter, Mariam Al-Oteebi affiche ses deux pièces d’identité avec un message appelant à la chute de la tutelle masculine.  (Capture d'écran du compte Twitter de Mariam Al-OteebI)

#I_stand_with_Mariam (je soutiens Mariam) , #Nous_Sommes-_Tous_Mariam (en arabe). Ces mots-dièse circulent en force sur Twitter en Arabie Saoudite où de nombreuses personnes dénoncent l’arrestation de Mariam Al-Oteebi. Accusée de «désobéissance parentale» par son père, la militante des droits des femmes a été placée dans un centre de détention, comme l’a confirmé à la chaîne saoudienne Al Arabya, Mohamad Al Muadi, directeur de l’information de l’organisme saoudien des droits de l’homme.
 
La domination masculine
Mariam Al-Oteebi 29 ans est très active sur Twitter où elle soutient la campagne appelant à la fin de la domination masculine. Elle-même souffre directement de l’emprise de l’un de ses frères qui la bat. A la demande de son père, elle accepte de ne pas déposer une main courante à condition que son frère ne la brutalise plus, sauf que ce dernier refuse et continue de s’en prendre à elle. Mariam finit par porter plainte contre la volonté de son père et se retrouve accusée de «désobéissance parentale» considérée comme un crime en Arabie Saoudite. 

#سعوديات_نطلب_اسقاط_الولايه117  «Toutes les menaces du monde ne m'empêcheront jamais de me défendre parce que ma cause est juste et noble» 


Sois femme et tais-toi
En Arabie Saoudite, réclamer des changements ou des réformes est inconcevable. Les femmes sous tutelle qui osent revendiquer leurs droits sont souvent agressées par les conservateurs qui leur demandent de garder le silence. Mariam Al-Oteebi aujourd’hui en détention avait été très critiquée sur les réseaux sociaux pour son activisme en faveur des droits de la femme. La plupart des activistes en Arabie ont tendance à utiliser des pseudonymes sur les réseaux sociaux pour cacher leur véritable identité et leur lieu de résidence par crainte de représailles. Mais «Mariam avait courageusement révélé son identité dans sa photo de profil Twitter en affichant à la fois son passeport et sa carte d'identité nationale» comme le précise sur son blog David van Rooyen doctorant à l'université de Durham en Grande Bretagne. 
 
Cette affaire est une parmi tant d'autres alors que l'Arabie Saoudite vient dêtre réélue au Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies. 
 

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