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Arabie Saoudite : le sort du jeune Ali al-Nimr toujours en suspens
Condamné à mort pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement saoudien lors du Printemps arabe en 2012, le jeune Ali al-Nimr, 20 ans, n’a plus aucun recours devant la justice. Sa vie est entre les mains du roi Salmane qui décidera ou pas de signer l’ordre d’exécution.
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Ses parents l’ont vu pour la dernière fois à la prison de Dammam dans l’est, pendant dix minutes, le 25 septembre 2015 à l’occasion de l’Aïd (la fête). Sa mère en avait profité pour l'informer de la confirmation de son exécution. Mais Ali était déjà au courant, comme l’a affirmé son père, dans une interview à Géopolis le lendemain de cette visite.
Depuis, aucune nouvelle directe. La famille a été prévenue il y a quelques jours par les services de sécurité que le jeune condamné avait été transféré vers la prison de Ryad, dans la capitale, sans plus de précisions sur les raisons de ce transfert.
«Affaire interne»
Le jugement d’Ali, condamné à l’exécution puis à la crucifixion sur la place publique jusqu’à putréfaction, a choqué l’opinion publique internationale. Quelque 1,5 million de personnes à travers le monde ont signé une pétition pour demander sa libération. Face à cette mobilisation, la seule réaction est venue de Londres où l’ambassade du royaume a publié, le 7 octobre 2015, un communiqué pour rappeler que la justice saoudienne est indépendante et rejeter toute «ingérence» dans les affaires internes.
Et l’appel de la France ?
Le Premier ministre français Manuel Valls, en visite en Arabie Saoudite, a affirmé avoir «fait passer un message» aux autorités sur les droits de l'Homme. Selon Reuters, il a dit avoir lancé un «appel à la clémence» pour Ali al-Nimr en rappelant «la position constante de la France contre la peine de mort». Un appel feutré après la signature d’une série de contrats de 10 milliards d’euros avec le royaume.
Pendant ce temps, le sort du jeune Saoudien reste en suspens.
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