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Mohammed Ghannouchi s'est engagé vendredi à quitter la politique après la période de transition

La transition s'achèvera avec des élections "démocratiques et transparentes", a-t-il dit dans une interview télévisée diffusée vendredi soir.Visiblement ému, parfois au bord des larmes, M. Ghannouchi, parlant de l'époque Ben Ali a assuré: "j'avais peur, comme tous les Tunisiens".
Article rédigé par France2.fr
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Le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, lors de la présentation du gouvernement, à Tunis, le 17/01/2011 (AFP/Fethi Belaid)

La transition s'achèvera avec des élections "démocratiques et transparentes", a-t-il dit dans une interview télévisée diffusée vendredi soir.

Visiblement ému, parfois au bord des larmes, M. Ghannouchi, parlant de l'époque Ben Ali a assuré: "j'avais peur, comme tous les Tunisiens".

Il a annoncé que "toutes les lois antidémocratiques seraient abrogées" pendant la transition, parlant des lois électorale et antiterroriste ainsi que du code de la presse, dans cet entretien enregistré jeudi soir au siège du gouvernement avec deux journalistes tunisiens indépendants.

M. Ghannouchi s'est engagé devant les Tunisiens à ne pas toucher au statut de la femme, qui interdit la polygamie, ni à la gratuité de l'enseignement et à l'accès à la santé, jugeant qu'il s'agissait d'acquis irréversibles de la société tunisienne.

M.Ghannouchi laissera la place à d'autres hommes compétents

"Mes responsabilités sont provisoires", a insisté M Ghannouchi, soulignant qu'il avait pour seul et unique objectif de remettre le pays sur les rails, sur les plans sécuritaire et économique. Il a indiqué que "même si on me propose d'être candidat, après la période de transition, je prends ma retraite. Nous avons assez d'hommes capables et compétents" pour diriger le pays, a-t-il ajouté.

Sur le plan politique, "nous allons proposer des réformes, abroger les lois antidémocratiques", a souligné M.Ghannouchi. Il a indiqué que celles-ci serviront à organiser "des élections transparentes et démocratiques, les premières depuis l'indépendance" de cet ancien protectorat français en 1956, sans qu'"aucun parti ne soit favorisé par rapport à l'autre.

La date des élections reste inconnue
Le Premier ministre de transition est resté flou sur la date des élections. Selon la Constitution tunisienne, elle doivent avoir lieu dans un délai maximum de deux mois, mais son gouvernement a annoncé qu'il allongerait ce délai jusqu'à six mois.

Il a également assurée que les "familles des martyrs" du soulèvement "seraient indemnisées", "parce qu'elles avaient consenti des sacrifices qui nous ont permis de faire un virage à 180 degrés".

Concernant les avoirs gelés de la famille Ben Ali et de celle de son épouse Leïla Ben Ali, il a souligné qu'une fois que la justice se serait prononcée sur les responsabilités, ils seraient "restitués au peuple de Tunisie".

Il a expliqué qu'il avait en permanence "des valises prêtes" pour partir et qu'il n'avait été qu'un coordinateur des ministères concernés par les affaires sociales, dont le rôle se bornait "à attirer les investisseurs et veiller à l'équilibre budgétaire".

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