Les violences des derniers jours ont fait 37 morts à Rio de Janeiro, alors que 130 personnes ont été arrêtées
Repris dimanche par l'armée et la police, l'ensemble de favelas du Complexo do Alemao demeure, depuis l'assaut, sous étroite surveillance.
Pour en sortir, les dizaines de milliers d'habitants doivent présenter leurs papiers d'identité à un poste de contrôle militaire.
Des centaines de "narcos" s'étaient retranchés dans le Complexo do Alemao, selon les autorités, mais nombre d'entre eux ont fui lors de l'offensive des forces de l'ordre, et personne ne sait s'ils sont cachés dans le quartier ou s'ils ont pu s'enfuir.
Dimanche, la police a planté le drapeau brésilien au point culminant de ce bastion des narcotrafiquants situé dans le nord de Rio. Le , un ensemble de 15 favelas, avait été investi dans la matinée par les forces de sécurité après une semaine de violences urbaines. La police a annoncé avoir saisi la quantité record de 40 tonnes de marijuana lors de l'opération, ainsi que des armes lourdes, des grenades et des gilets pare-balle.
Des centaines de trafiquants s'étaient retranchés dans le Complexo do Alemao, où vivent 400.000 personnes.
Quelque 2.600 parachutistes, fusiliers marins, membres des forces d'élite de la police et policiers militaires, appuyés par des blindés et des hélicoptères, ont été mobilisés pour cette opération.
Le Complexo do Alemao était dominé par le Comando Vermelho (CV), un des plus anciens et plus puissants gangs de narcotrafiquants dirigé par Marcio Nepomuceno, connu comme Marcinho VP. Celui-ci est accusé par la police d'avoir orchestré la vague de violences à Rio depuis la prison où il est incarcéré.
Le gouvernement de l'Etat de Rio, soutenu par le président Luiz Inacio Lula da Silva, a lancé une véritable guerre contre les trafiquants de drogue, à l'approche du Mondial de football de 2014 et des Jeux olympiques de 2016. Il a décidé de riposter aux actes de "terreur" des trafiquants. Ceux-ci ont lancé une vague d'attaques et d'incendies de véhicules en réaction à leur exclusion des favelas pacifiées.
Les autorités ont l'intention de poursuivre leur offensive. "Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre", a déclaré dimanche le secrétaire à la Sécurité de Rio José Beltrame. Il a ainsi annoncé que, après le Complexo do Alemao, la police irait dans deux grandes favelas, Rocinha et Vidigal, situées dans la zone sud résidentielle.
La semaine dernière, la police avait mené le même type d'opération dans la favela de Vila Cruzeiro, d'où les trafiquants ont préféré fuir.
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