Les grandes oreilles de la NSA peuvent écouter... un pays entier
Dans le monde plus ou moins merveilleux de la NSA, tous les hommes naissent et demeurent égaux en droits. En droit d'être placés sur écoutes. Grâce à un programme baptisé "Mystic", l'agence de renseignements américaine a la possibilité d'écouter et d'enregistrer les conversations téléphoniques passées depuis un pays entier. C'est le quotidien Washington Post qui le révèle sur la base de sources anonymes et de documents fournis par Edward Snowden, cet ancien informaticien de la NSA réfugié en Russie.
Un pays déjà écouté
Lancé en 2009, ce programme a atteint sa vitesse de croisière en 2011. Un pays a déjà été écouté, mais à la demande des autorités américaines, le journal n'a pas révélé lequel. Cinq autres seraient sur le point de l'être. Mystic s'ajoute à Prism et Retro qui permettent déjà aux grandes oreilles américaines de suivre d'une part les messageries Gmail ou les conversations sur Skype et d'autre part, d'aller rechercher des enregistrements qui ne paraissaient pas dignes d'intérêt dans un premier temps.
Les gens ordinaires ne sont pas écoutés. Barack Obama
"La NSA ne collecte pas de renseignements dans un pays, où que ce soit dans le monde, à moins que cela ne soit nécessaire pour les intérêts de sécurité nationale et de politique étrangère des Etats-Unis, et pour protéger ses citoyens et ceux de ses alliés et partenaires ", proteste l'agence dans un communiqué. Mais, ces révélations tombent mal pour Barack Obama, qui a lancé justement une réforme de la NSA, sans revenir sur le principe de la collecte massive de données. Le président, mis en difficulté après la révélation d'écoutes sur la chancelière Angela Merkel, a assuré que "les gens partout dans le monde, quelle que soit leur nationalité, doivent savoir que les Etats-Unis n'espionnent pas les gens ordinaires qui ne menacent pas notre sécurité nationale ". Mis bout à bout, tout cela commence pourtant à y ressembler.
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