Les forces de sécurité ivoiriennes ont tiré dimanche à Abobo, quartier d'Abidjan, pour empêcher tout rassemblement
Ce quartier, connu pour son opposition au président sortant Laurent Gbagbo, est le bastion d'Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme vainqueur du second tour de la présidentielle le 28 novembre.
Ce dernier a appelé samedi à manifester pour forcer Laurent Gbagbo à abandonner le pouvoir.
Dans le même temps, cinq dirigeants africains mandatés par l'Union africaine pour trouver une solution à la crise ivoirienne se sont retrouvés dimanche à Nouakchott, en Mauritanie, pour tenter de trouver une solution à la crise ivoirienne. Ils transmettront lundi leurs propositions aux camps rivaux.
Un panel de cinq chefs d'Etat désigné par l'Union africaine, présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et comprenant Idriss Déby Itno (Tchad), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Blaise Compaoré (Burkina) et Jakaya Kikwete (Tanzanie), s'est retrouvé dimanche à Nouakchott.
Le quintette est attendu lundi à Abidjan, pour arrêter d'ici fin février des solutions "contraignantes". Les médiations précédentes ont échoué et il y a peu de chances que ces dirigeants africains débloquent rapidement la situation.
Des pro-Ouattara tués par des fidèles de Gbagbo
Au moins trois manifestants pro-Ouattara ont été tués samedi à Abidjan par les forces de l'ordre fidèles à Gbagbo. Les Forces de défense et de sécurité, qui dès vendredi soir avaient annoncé un couvre-feu nocturne pour tout le week-end dans la moitié sud contrôlée par le régime Gbagbo, ont dispersé à balles réelles et à coup de gaz lacrymogènes les rassemblements dans les quartiers populaires d'Abobo (nord) et Koumassi (sud). Des heurts à Abobo ont fait au moins une dizaine de tués depuis janvier attribués aux Forces de défense et sécurité.
La victoire d'Alassane Ouattara, annoncée par la commission électorale, a été reconnue par les Nations unies. Mais les résultats ont été partiellement invalidés par le Conseil constitutionnel, composé de proches de Laurent Gbagbo, qui ont proclamé le chef de l'Etat sortant vainqueur du scrutin.
Le gouvernement de Laurent Gbagbo ne contrôle que la moitié sud du pays depuis le coup d'Etat manqué de 2002, le nord étant contrôlé par l'ex-rébellion alliée à M.Ouattara.
Depuis le scrutin contesté de la fin novembre, la violence politique a fait 300 morts dans le pays, en majorité des partisans d'Alassane Ouattara, selon les Nations-Unies.
Le camp Ouattara appelle ses partisans à "faire la révolution"
Inspiré par les récents exemples tunisien et égyptien, le président élu Alassane Ouattara a appelé ses partisans à manifester à partir de samedi pour forcer le président sortant Laurent Gbagbo à abandonner le pouvoir.
Le Premier ministre de M. Ouattara, le chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles Guillaume Soro, a également exhorté ces derniers jours les Ivoiriens à "faire la révolution", après avoir échoué à mobiliser la population depuis fin 2010.
Si à Abidjan, coeur du pouvoir, les manifestations ont été mises en échec, dans le nord tenu par les FN depuis 2002 des rassemblements se sont déroulés dans les grandes villes de Korhogo, Odienné, Ferkessédougou ainsi qu'à Man (ouest).
Dans le même temps, la Côte d'Ivoire sombre dans un marasme financier et économique lourd de conséquences pour les habitants.
La stratégie d'asphyxie tentée par M. Ouattara et ses alliés extérieurs a conduit cette semaine à la spectaculaire .
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