Le régime syrien a poursuivi mercredi la répression sanglante de la contestation à Deraa et Homs
Mercredi, 19 civils, dont un enfant de 8 ans, ont été tués au total autour de ces deux villes, où l'armée est à nouveau intervenue malgré les appels internationaux.
Des blindés ont ouvert le feu sur le quartier de Bab Amr à Homs, tuant 5 personnes, a indiqué le chef de l'organisation nationale des droits de l'Homme.
"Des corps jonchent le sol à Bab Amr et personne n'ose les évacuer à cause des agents de sécurité et des tireurs embusqués", a dit un autre militant ayant requis l'anonymat.
Un chrétien a en outre été tué par un tireur embusqué dans un autre quartier de Homs. Les militants des droits de l'homme estiment que les autorités cherchent à attiser les tensions intercommunautaires dans l'espoir de saboter le mouvement de contestation.
13 personnes ont été tuées à Harra, à une soixantaine de km de Deraa, d'où est parti le mouvement de contestation le 18 mars. La plupart d'entre elles sont mortes lorsque des obus de chars se sont abattus sur quatre maisons. Un enfant et une infirmière ont été victimes d'une fusillade.
Assad envoie les chars dans les villes, la population terrorisée
Face à la poursuite de la contestation contre le régime du président Bachar Al Assad, le pouvoir a envoyé ces derniers jours l'armée avec ses chars dans plusieurs villes, arrêtant des centaines de personnes.
Selon les militants des droits de l'Homme, "les forces de sécurité terrorisent les centres urbains".
Pour Souhaïr al Atassi, militante des droits de l'homme, "le régime joue la mauvaise carte en envoyant les chars dans les villes et en les assiégeant. Les Syriens ont vu le sang de leurs compatriotes couler".
Parallèlement, dans une tentative d'apaisement, le régime a annoncé la création d'une commission chargée de rédiger une nouvelle loi électorale "conforme aux critères internationaux", une exigence des opposants. Cependant, il avait déjà abrogé l'état d'urgence le 21 avril sans cesser la répression.
Pressions de l'Onu et de l'UE
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a exhorté mercredi le président syrien à renoncer à la force et à entendre les appels à la liberté de la population. Il a également réclamé l'accès des ONG humanitaires à Deraa, berceau de la contestation dans le Sud syrien, ainsi que dans d'autres villes.
Face à cette répression, l'Union Européenne a dit étudier une révision de ses sanctions afin d'exercer "le maximum de pression politique possible" sur le président syrien al Assad.
Depuis le début de la contestation le 15 mars, entre 600 et 700 civils ont été tués et plus de 8.000 personnes ont été arrêtées ou ont disparu, selon les ONG.
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