Le président sortant Laurent Gbagbo a accusé samedi l'Opération de l'Onu en Côte d'Ivoire d'avoir "tiré sur des civils"
"L'Onuci a tiré sur nos concitoyens, deux de nos concitoyens (...) qui sont aujourd'hui à l'hôpital militaire d'Abidjan", a déclaré M.Gbagbo.
Signe d'une éventuelle détente, le leader des "jeunes patriotes", partisans de L.Gbagbo, a annoncé dimanche qu'il suspendait son projet de "libérer à mains nues" le Golf Hôtel, QG d'Alassane Ouattara.
"Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus", affirmé M. Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir.
Il a réclamé "le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne". L'Onuci, composée de 9.000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne.
Le 18 décembre, M. Gbagbo avait déjà exigé "le départ immédiat" de l'Onuci et de Licorne, accusées d'avoir pris partie pour le camp de son adversaire Alassane Ouattara et de le soutenir militairement.
Les incidents se multiplient
Depuis cette demande, plusieurs incidents se sont produits entre les patrouilles de l'Onuci et des civils à Abidjan.
Mercredi, l'Onuci a affirmé qu'elle avait subi des tirs dans le quartier d'Abobo et qu'elle avait répliqué par des "tirs de sommation".
La veille, un Casque bleu avait été blessé à la machette et un véhicule incendié lors de l'attaque d'un convoi par une foule dans le quartier de Yopougon (ouest).
L'ONU dénonce les "appels à la haine" de la télévision RTI
La chaîne de télévision RTI, contrôlée par le régime de Laurent Gbagbo, a affirmé que dans le quartier d'Abobo à Abidjan, la patrouille avait tiré sur la foule et blessé des civils. Elle avait montré des images de gens blessés, présentés comme les victimes de l'Onuci.
L'ONU avait auparavant dénoncé des "appels à la haine" de la RTI contre sa mission, exprimant "son indignation" devant ses "manoeuvres destinées à inciter une partie de la population à la haine pour l'empêcher de se concentrer sur son travail au service du peuple ivoirien".
Elle avait rappelé "qu'elle n'est en guerre contre personne", appelant "toutes les parties au calme, à la sagesse et à la sérénité pour une sortie de crise définitive."
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