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Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie

Moscou accuse le président turc et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole, livré par le groupe Etat islamique. Une rencontre est prévue cette semaine pour désamorcer les tensions. Washington de son côté dément catégoriquement les affirmations russes.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les Russes ont présenté des éléments montrant le passage du pétrole de Daech sur le territoire turc © Sipa/Vladimir Kondrashov)

La tension a bien du mal à retomber entre Moscou et Ankara, plus d'une semaine après la destruction par l'armée turque d'un chasseur-bombardier russes au-dessus de la frontière syrienne. Et les deux pays jouent successivement au crescendo-decrescendo. Ce mercredi, la Russie est passée aux attaques personnelles à l'encontre du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Et dans le rôle de la pomme de discorde, le pétrole de Daech.

"La classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal "

"Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l'Irak, s'avère être la Turquie ", a accusé mercredi devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov. "La classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal ", a poursuivi Anatoli Antonov. "Le cynisme du gouvernement turc est sans limite ", a-t-il déclaré. Et de devoiler des images satellites de files de camion-citernes, sans pour autant expliquer comment le produit de leur contenu arrivait dans les poches du clan Erdogan.

Le président turc n'a pas voulu laisser longtemps le terrain à l'adversaire et il a menacé Moscou de représailles si les Russes continuaient à "propager des calomnies ".

Premier entretien

L'escalade verbale est toutefois redescendue d'un cran quand le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé qu'il allait parler avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu. Il s'agirait du premier entretien depuis que la crise a éclaté. "Nous n'allons pas nous dérober et nous écouterons ce que Mevlüt Cavusoglu a à dire. Peut-être qu'il y aura quelque chose de nouveau qui n'a pas déjà été dit publiquement ", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à Nicosie. Cette rencontre devrait se tenir en marge du conseil des ministres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui se déroule à Belgrade le 3 et 4 décembre.

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