Les hommes de Florès ne sont pas une espèce humaine à part, mais des Homo sapiens trisomiques
C'est la conclusion d'une étude parue dans les "Comptes rendus de l'académie américaine des sciences".
La théorie selon laquelle il s'agissait d'une nouvelle espèce d'hominidés est de moins en moins crédible. Une analyse des fragments d'ossements de l'homme de Florès, découverts en 2003 dans une caverne de l'île indonésienne, révèle des indices de trisomie 21, selon une étude parue (PDF, en anglais) dans les Comptes rendus de l'académie américaine des sciences, lundi 4 août.
Ce spécimen baptisé "LB1" a vécu il y a moins de 15 000 ans mais une comparaison de ses traits anatomiques avec ceux d'hominidés antérieurs, dont l'Homo erectus et l'Australopithèque, avait conduit de nombreux paléontologues à conclure qu'ils étaient en présence d'une nouvelle espèce. Mais cette théorie suscite de nombreuses controverses.
Un volume de la boîte crânienne plus important
Au cours de la plus récente analyse des traits de l'Homo floresiensis, les chercheurs ont constaté une erreur dans l'estimation initiale du volume de la boîte crânienne de l'homme de Florès et une sous-estimation de sa taille. Selon les nouveaux calculs, son crâne avait une contenance d'environ 430 millilitres, soit près de 16% de plus que calculé précédemment.
"Cette différence est importante car elle situe la taille du cerveau dans celle d'humains modernes qui sont trisomiques et vivent dans la même région", explique Robert Eckhardt, professeur de génétique à l'université de Pennsylvanie, l'un des principaux auteurs de l'étude.
Sa taille revue à la hausse
La taille de l'Homo floresiensis, estimée initialement à environ un mètre, a également été revue à la hausse à 1,26 m. Cette erreur s'explique par une extrapolation basée sur la taille plus courte du tibia du spécimen à partir d'une formule dérivée d'une population de pygmées en Afrique.
Cette taille correspond également aux tibias plus courts de personnes aujourd'hui diagnostiquées de trisomie 21, précisent les chercheurs. Ils ont aussi constaté une asymétrie cranio-faciale typique des trisomiques. Tout en concédant que les traits anatomiques de l'homme de Florès sont inhabituels, le directeur de recherche relève "qu'ils ne sont pas pour autant uniques et aussi rares pour en conclure qu'il s'agit d'une nouvelle espèce d'hominidé".
Jusqu'à présent, l'Homo floresiensis était considéré comme doté d'une tête anormalement petite par rapport à son corps, contenant un cerveau d'une taille similaire à celui d'un chimpanzé.
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