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Le pédophile espagnol gracié au Maroc arrêté en Espagne

L'Espagnol de 63 ans gracié la semaine dernière par le roi du Maroc a finalement été arrêté lundi à Murcie, dans le sud-est de l'Espagne. Condamné à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs, sa grâce avait entraîné une vague d'indignation dans le pays, poussant Mohammed VI a y renoncer dimanche.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (IDÉ)

Fin du feuilleton. L'Espagnol de 63 ans gracié la semaine dernière par le roi du Maroc a finalement été arrêté lundi à Murcie, dans le sud-est de l'Espagne, indique le ministère espagnol de l'Intérieur.

La police espagnole a réagi au mandat d'arrêt lancé par le Maroc, et doit maintenant remettre l'homme à la disposition du tribunal madrilène de l'Audience nationale, ajoute un porte-parole du ministère. Selon des sources judiciaires, il comparaîtra ce mardi. Un juge décidera si il doit purger sa peine en Espagne.

Sa grâce par Mohammed VI avait entraîné une vague de contestation au Maroc, l'homme ayant été condamné à 30 ans de prison pour des viols sur onze mineurs. Dimanche, sous la pression populaire, le roi avait finalement annulé sa grâce, mais le pédophile avait entre temps regagné l'Espagne jeudi.

Deux listes de prisonniers mélangées ?

Reste à savoir comment cette libération - semble-t-il "par erreur" - a pu être possible. Selon les médias officiels marocains, la grâce royale a été accordée mardi dernier à 48 prisonniers espagnols au nom de l'excellence des relations entre l'Espagne et le Maroc.

Pour cela, selon un source proche du dossier à Madrid, le gouvernement espagnol avait proposé 48 noms, parmi lesquels "une  liste de 18 prisonniers en demandant à ce qu'ils soient graciés et une autre de 30 noms demandant qu'ils soient transférés en Espagne afin d'y purger leur  peine ". L'homme en cause figurait dans la seconde liste. Mais, sans que l'on sache si il s'agit d'une erreur, la grâce aurait finalement été accordée à l'ensemble des prisonniers.

Le patron de l'administration pénitentiaire marocaine révoqué

En tout cas, pour tenter de calmer le jeu, avant cette arrestation, le roi Mohammed VI avait annoncé lundi la révocation du patron pénitentiaire, un des piliers de l'administration. "L'enquête a conclu que
ladite administration, lorsqu'elle a été sollicitée 
par le
Cabinet Royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la
situation pénale de l'intéressé
", expliquait un communiqué du palais
royal. 

 Le palais royal a également indiqué que deux policiers de haut rang allaient se rendre en Espagne mardi pour discuter de ce dossier avec leurs homologues espagnols. Des associations marocaines ont annoncé qu'elles prévoyaient de nouvelles manifestations dans les jours à venir.

 

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