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Après Megaupload, fermetures en série pour les sites de téléchargement

Kim "Dotcom", fondateur de Megaupload, a demandé lundi sa libération sous caution. Pendant ce temps, de nombreuses plateformes de streaming ou de partage se sabordent, tandis que des sites gouvernementaux sont piratés.

Article rédigé par franceinfo
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Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, comparaît devant un tribunal d'Auckland (Nouvelle-Zélande), le 20 janvier.  (AFP PHOTO /TV3)

Le fondateur du site Megaupload, Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, arrêté jeudi 19 janvier en Nouvelle-Zélande à la demande du FBI américain qui l'accuse de piratage massif, a nié lundi toute activité illégale et demandé sa libération sous caution.

Pendant ce temps, sur le web, les soldats de la "cyberguerre mondiale" continuent de faire tomber nombre de sites gouvernementaux, tandis que les plateformes de streaming ou de partage de fichiers sont de plus en plus nombreuses à prendre des mesures préventives pour ne pas subir le même sort que Megaupload.

FTVi fait le point sur les derniers rebondissements de l'affaire Megaupload.

La "World War Web" fait rage

Quelques heures après la fermeture de Megaupload jeudi, les sites du FBI puis du ministère de la Justice américain, de la Maison-Blanche, de Warner Music Group, d'Universal Music ou encore de l'association professionnelle du disque RIAA (Recording Industry Association of America) sont rendus inaccessibles par le mouvement activiste Anonymous, qui a appelé les internautes à rallier la "cyberguerre mondiale".

Depuis jeudi, des milliers de sites à travers le monde sont ainsi piratés, d'après une liste qui circule sur le web. La France n'est pas en reste : Anonymous s'est attaqué au site de l'Elysée, ainsi qu'à ceux de la Hadopi ou du groupe français Vivendi, mais aussi à justice.gouv.fr, à defense.gouv.fr et, vendredi, au site de télépaiement amendes.gouv.fr.

Les sites de partage prennent les devants

De nombreux sites de streaming ou de partage de fichiers ont pris des mesures préventives :

- VideoZer, VideoBB et Fileserve ont supprimé sans prévenir une grande partie des contenus qu'ils hébergaient, dont des vidéos légales. Ces deux derniers ont aussi mis un terme à leur programme d'affiliation, qui récompensait les utilisateurs en fonction du nombre de visionnage des vidéos qu'ils ajoutaient sur le site ;

- Filesonic a désactivé ses fonctions de partage. Un bandeau indique : "Notre service peut uniquement être utilisé pour uploader et télécharger des fichiers que vous avez personnellement uploadé" ;

- AlloStreaming.com, Alloshowtv.com, Alloshare.com et Allomovies.com ont fermé leurs portes, sans attendre la décision du Tribunal de grande instance de Paris, saisi par trois syndicats des ayants droit du cinéma et de la vidéo, et qui devait se prononcer en mars ;

- PureVid impose des limites de visualisation de 15 minutes pour les "non premium" ;

- Le site français Movizeo indique qu'il fermera le 1er février ;

- Uploaded.to n'accepterait plus les connexions provenant du sol américain.

Kim Schmitz libéré sous caution ?

Convoqué lundi devant un juge à Auckland, Kim "Dotcom" Schmitz a demandé à être libéré sous caution et a contesté les accusations de la justice américaine selon lesquelles sa plateforme de téléchargement direct sur internet était bâtie sur la violation du droit d'auteur. "Il n'y aura aucune concession de la part de monsieur Dotcom", a prévenu son avocat Paul Davison, en martelant que son client n'avait pas l'intention de fuir. La justice rendra sa décision au plus tard mardi.

La procureure Anne Toohey a estimé que le risque de fuite de l'accusé était "extrême". Et pour cause : la police a retrouvé à son domicile des passeports établis sous trois noms différents et plus d'une trentaine de cartes de crédit à divers noms. Elle a également rappelé qu'il avait dans le passé fui en Thaïlande pour échapper à la justice allemande, qui le recherchait à l'époque dans une autre affaire. La justice américaine dispose de 45 jours pour déposer sa demande d'extradition.

Trois autres personnes recherchées dans le cadre de cette affaire sont par ailleurs toujours en fuite.

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