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Le nouveau chef de la diplomatie française a redit mercredi son opposition à une opération militaire en Libye

Une telle opération risquerait, selon Alain Juppé, de "resouder contre le nord de la Méditerranée les peuples arabes", indiquant, lors de la séance des questions au gouvernement, que sa première aide humanitaire pour les Libyens était en route pour Benghazi à partir de l'Egypte.
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Alain Juppé, lors des questions au gouvernement  à l'Assemblée nationale, le 1er mars (AFP/MARTIN BUREAU)

Une telle opération risquerait, selon Alain Juppé, de "resouder contre le nord de la Méditerranée les peuples arabes", indiquant, lors de la séance des questions au gouvernement, que sa première aide humanitaire pour les Libyens était en route pour Benghazi à partir de l'Egypte.

"Faut-il préparer une intervention militaire ? Nous ne le pensons pas dans le contexte actuel", a déclaré à l'Assemblée nationale le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, en évoquant les conséquences d'une opération de l'Otan en Libye.

"Il est probable qu'elle pourrait resouder contre le nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes", a-t-il estimé.

Lors d'une réunion mercredi à Bruxelles des ambassadeurs des pays membres de l'Otan, "nous avons fait part de nos réticences", a ajouté le ministre français.

"En revanche il est possible de continuer à planifier par exemple une zone d'exclusion aérienne à condition qu'elle ne soit activée (...) que sur une décision du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il dit.

Alain Juppé au Caire dimanche
Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a annoncé mercredi qu'il se rendrait dimanche en Egypte pour manifester la solidarité de la France avec les peuples de cette région du monde.

Il s'agira de son premier voyage dans ce pays depuis qu'il a remplacé dimanche Michèle Alliot-Marie au poste de chef de la diplomatie française, qu"il avait déjà occupé de 1993 à 1995.

Evoquant la situation en Libye lors des Questions au gouvernement, il a confirmé l'aide de la France pour évacuer les ressortissants égyptiens qui cherchent à quitter ce pays.

Le ministre des Affaires étrangères avait déjà déclaré cette hostilité à toute intervention mardi devant l'Assemblée nationale, précisant que "différentes options peuvent ête étudiées, notamment celle d'une zone d'exclusion aérienne".

Il a aussi indiqué qu'une intervention de l'Otan pourrait être "extrêmement contre-productive".

La France s'est distinguée mardi des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, en mettant en avant la nécessité d'un feu vert de l'Onu pour créer une zone d'exclusion aérienne en Libye, et souligné le risque de réactions négatives du monde arabe.

Deux avions chargés d'aide et de personnels ont décollé mardi de Villacoublay à destination de Benghazi, via Le Caire, pour acheminer cargaisons et personnels. "Il y en aura d'autres", a dit mardi sur France 2, précisant que "la priorité en Libye est à l'aide humanitaire d'urgence et non à une intervention militaire".

"Nous sommes absolument horrifiés par ce qui se passe. Nous sommes déterminés. Nous coordonnons nos actions" humanitaires " avec les autres membres de l'Union européenne", a fait valoir François Baroin , porte-parole du gouvernement. Alain Juppé a rappelé de son côté que le dirigeant libyen Mouammar Khadafi était "bunkerisé à Tripoli et ses abords".

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>> Le Monde: "Libye: quel rôle jouent les tribus ?"

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