Le monde sceptique sur les propositions iraniennes
Les puissances nucléaires se sont dites sceptiques sur les propositions iraniniennes quant à son programme nucléaireLes puissances nucléaires se sont dites sceptiques sur les propositions iraniniennes quant à son programme nucléaire
Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a remis mercredi aux représentants du Groupe des Six (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) un paquet de propositions visant à sortir de l'impasse.
Mais l'abandon de son programme d'enrichissement d'uranium ne fait pas partie de ces propositions.
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément Téhéran.
Dans ses suggestions soumises aux grandes puissances, l'Iran propose notamment de collaborer avec elles dans la lutte contre le terrorisme, sur l'Afghanistan et sur un monde dénucléarisé, a indiqué jeudi un responsable iranien.
L'Iran propose un système mondial destiné à éliminer tous les armements nucléaires et offre également de collaborer avec les grands pays sur les questions pétrolières et gazières, a déclaré ce responsable au Washington Post.
Malgré six années d'enquête, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas en mesure de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique, alors que les Etats-Unis soupçonnent l'Iran d'être proche de se doter des moyens de fabriquer la bombe atomique.
"Il n'y a vraiment rien de nouveau dans le paquet lui-même", a affirmé un responsable de la diplomatie américaine sous couvert de l'anonymat, estimant que "la vraie question était de savoir ce qu'il y a derrière ces propositions, s'il y a une vraie volonté de dialogue".
"L'intérêt des Iraniens est de gagner du temps afin de pouvoir produire plusieurs bombes nucléaires", a estimé un diplomate français.
Les responsables iraniens assurent régulièrement que Téhéran accepte de reprendre les négociations pour parler des grands problèmes dans le monde, mais non pour discuter d'une suspension de son programme nucléaire.
Les occidentaux ont donné à l'Iran jusqu'à fin septembre pour entamer des négociations sur son programme nucléaire ou essuyer de nouvelles sanctions. Téhéran fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité demandant un gel de son programme d'enrichissement, dont trois assorties de sanctions.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a, lui, estimé que les propositions faites par l'Iran constituaient une bonne base de travail. "Il y a là des choses à utiliser", a-t-il dit en se référant aux propositions iraniennes.
Le chef de la diplomatie russe a également prédit que le Conseil de sécurité de l'Onu ne soutiendrait pas des sanctions pétrolières contre Téhéran.
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