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Le groupe BP a annoncé lundi avoir déjà dépensé 1,250 milliard de dollars pour tenter d'endiguer la marée noire

S'il est trop tôt pour quantifier les coûts totaux de lamarée noire du Golfe du Mexique, le pétrolier britannique affirme qu'entre le 3 et le 5 juin, BP a collecté 16.600 barils de pétrole avec le nouveau dispositif.Fin avril la plate-forme Deepwater Horizon avait explosé provoquant la mort de 11 employés.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le président Obama survole en hélicoptère la marée noire de BP qui ravage le Golfe du Mexique depuis plus d'un mois (AFP - Saul LOEB)

S'il est trop tôt pour quantifier les coûts totaux de la
marée noire du Golfe du Mexique, le pétrolier britannique affirme qu'entre le 3 et le 5 juin, BP a collecté 16.600 barils de pétrole avec le nouveau dispositif.

Fin avril la plate-forme Deepwater Horizon avait explosé provoquant la mort de 11 employés.Dans un communiqué, publié lundi, le groupe BP confirme qu'il continue à oeuvrer à un renforcement du dispositif d'entonnoir en utilisant les tuyaux et les collecteurs laissés sur place après l'échec d'une tentative de colmatage de la fuite fin mai. Ce renforcement devrait être achevé mi-juin.

Le pétrole "est répandu sur un rayon de 320 km autour de la tête de puits, d'où il fuit en ce moment, et il ne s'agit pas d'une nappe monolithique", expliquait dimanche Thad Allen, le commandant des garde-côtes américains sur la chaîne de télévision ABC. "Il s'agit littéralement de centaines de milliers de petites nappes", a-t-il ajouté.

Selon l'amiral Allen, ces rubans épars de pétrole flottant à la surface du golfe compliquent la tâche consistant à empêcher le brut de toucher les côtes. Par ailleurs, il n'a pas confirmé le chiffre avancé par le directeur général de BP, M. Hayward qui avançait le chiffre d'envrion 10.000 barils récupérés par jour grâce à l'entonnoir.

Pour Tony Hayward, les 10.000 barils (1.600.000 litres) de pétrole par jour représentent "probablement la grande majorité" du pétrole qui s'échappe de la fuite.

Interrogé sur BBC1 sur la capacité de l'entonnoir à récupérer la totalité du pétrole, M. Hayward a répondu: "C'est notre espoir (...). Nous avons un autre système de captage à mettre en oeuvre dans le courant de la semaine prochaine, qui sera en place d'ici le week-end prochain, et lorsque ces deux (systèmes) seront en place, nous espérons fortement capter la grande majorité du pétrole".

C'est au mois d'août que les puits de dérivation devraient être opérationnels et résoudre pour de bon la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique.

BP a posé jeudi un entonnoir sur le puits assorti de quatre soupapes qui doivent éviter que des cristaux ne se forment à l'intérieur du dispositif comme cela avait été le cas lors d'une première tentative de confinement de la fuite. Ces soupapes, par lesquelles fuit toujours du pétrole, doivent être fermées progressivement.

Auparavant, BP avait essuyé échec sur échec pour arrêter l'écoulement du brut.

Dividendes aux actionnaires de BP, décision en juillet
British Petroleum
s'est engagé samedi à indemniser les plaintes légitimes de tous ceux qui ont "subi des préjudices et des dégâts" à la suite de la marée noire du golfe du Mexique. "Nous effectuerons ces paiements le temps qu'il faudra (...) Il n'existe de budget (précis), nous le ferons jusqu'à ce que cela cesse", a déclaré le vice-président de BP Amérique chargé des ressources, Darryl Willis, lors d'une visioconférence.

D'autre part, M.Hayward a déclaré à propos des dividendes promis aux actionnaires de BP, "nous allons prendre soin de toutes les parties concernées" par le groupe, précisant que la décision de verser un dividende ou non serait prise fin juillet par le conseil d'administration de BP.

La mise en garde d'Obama à BP
Le président des Etats-Unis s'est rendu vendredi pour la troisième fois en Louisiane depuis le début de la catastrophe écologique. Il a exprimé sa colère envers le groupe pétrolier britannique British Petroleum (BP) qui, a-t-il dit, "a acheté pour 50 millions de dollars d'espace publicitaire télévisé pour gérer son image pendant cette catastrophe".

Il a rappelé que son administration avait ordonné à BP de payer pour toutes les demandes d'indemnisations économiques des préjudices entraînés par la marée noire et qu'elle avait déjà envoyé au groupe pétrolier une facture de 69 millions de dollars pour le nettoyage des côtes.

BP a par ailleurs annoncé samedi qu'il répondra aux demandes d'indemnisation "aussi longtemps" que nécessaire. "Nous paierons jusqu'à ce que cela soit terminé", a insisté Darryl Willis, responsable des indemnisations au sein du groupe.

Le géant pétrolier a indiqué avoir déjà versé 46 millions de dollars d'indemnisation et s'attend à payer une somme équivalente au mois de juin, ce qui porterait le montant des sommes versées par le groupe à titre de compensation à 84 millions de dollars.

Le gouverneur de Floride, Charlie Crist, a demandé vendredi une aide de 100 millions de dollars à BP pour faire face à la catastrophe.
Vendredi, des traces de pétrole ont été repérées sur des plages du nord-ouest de la Floride. Les autorités tentaient de déterminer si elles provenaient de la marée noire, qui a déjà lourdement touché la Louisiane et dans une moindre mesure l'Alabama et le Mississippi. D'autre part, en Louisiane, 60 pélicans ont été englués par la marée noire dans un sanctuaire où ils se trouvaient.

Prospection pétrolière en haute mer : moratoire
Le président américain Barack Obama a annoncé le 27 mai qu'il prolongeait l'interdiction d'octroyer des permis de forages pétroliers en haute mer de six mois supplémentaires, jusqu'à fin novembre.

Aujourd'hui, 33 plateformes de prospection pétrolière en eaux profondes - qui creusent au delà de 333 m sous la surface de la mer - sont à l'arrêt au large des côtes américaines. Elles représentent chacune un coût de 500.000 dollars par jour tant qu'elles ne trouvent pas de havre pour les accueillir.

Pour Eric Smith, l'industrie pétrolière américaine risque donc d'être lésée, alors que le forage pétrolier en mer a d'excellents résultats en matière de sécurité. "Quand un avion s'écrase, on n'arrête pas tous les avions, on essaie de comprendre ce qui s'est passé", s'agace-t-il.

Près de 50.000 plateformes de forage puisent du pétrole au large des côtes américaines, dont 700 aussi profond, voire plus, que celle de BP qui a explosé le 20 avril et sombré deux jours plus tard, faisant 11 morts et provoquant une gigantesque marée noire.

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