Le Conseil de sécurité condamne l'usage de la force en Syrie
La déclaration lue par le président indien du Conseil de sécurité de l'Onu condamne “les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes ”.
Elle appelle aussi à “la fin immédiate de toutes les violences ” et presse “toutes les parties de faire preuve de la plus grande retenue et d'éviter les représailles, y compris les attaques contre les institutions de l'Etat ”.
Cette dernière phrase a permis de surmonter les réticences de la Russie et d'autres pays qui souhaitaient l'adoption d'une déclaration “équilibrée ” qui fait porter sur les deux camps la responsabilité des violences.
La déclaration, qui a fait l'objet de trois jours d'intenses négociations, a été adoptée faute d'accord sur une “résolution ”, qui aurait été légalement contraignante mais risquait de se heurter à un veto de la Russie ou de la Chine.
Un seul pays s’est abstenu, le Liban. Membre non permanent du Conseil, il s'est dissocié de la déclaration pour ne pas bloquer l'adoption du texte.
Selon un diplomate libanais, cela “n'aiderait pas ” à mettre fin à la crise.
La France a salué “un tournant dans l'attitude de la communauté internationale ” dans une déclaration de son chef de la diplomatie, Alain Juppé.
C'est la première fois que le Conseil de sécurité se prononce sur la Syrie depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad le 15 mars dernier. Cette déclaration reste toutefois moins contraignante qu'une résolution.
Au moins 45 morts cette nuit à Hama
Pendant ce temps, sur le terrain, les violences continuent. Au cours de la nuit, les blindés de Bachar al-Assad ont fait un nouvel assaut dans le centre de Hama, bastion de la contestation. Au moins 45 personnes ont été tuées selon des militants, surtout dans le quartier d'Al Hader, théâtre d'un massacre en 1982 lors de la répression d'un soulèvement islamiste sur ordre de Hafez al Assad, père de l'actuel président.
En quatre mois et demi de révolte, 1.618 civils auraient été tués.
Près de 3.000 personnes sont portées disparues et quelque 12.000 ont été emprisonnées, selon les ONG.
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