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Le baron présumé de la drogue jamaïcain Christopher "Dudus" Coke a été arrêté mardi sur l'île de la Caraïbe

Alors que les Etats-Unis réclament son extradition pour trafic de drogue, sa traque avait provoqué de violents affrontements fin mai à Kingston entre ses hommes de main et la police.Les violences qui avaient fait au moins 73 morts civils avaient obligé le gouvernement à proclamer l'état d'urgence.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Voiture de police à Kingston, Jamaïque (archives, 25 mai 2010) (AFP / Ratiba Hamzaoui)

Alors que les Etats-Unis réclament son extradition pour trafic de drogue, sa traque avait provoqué de violents affrontements fin mai à Kingston entre ses hommes de main et la police.

Les violences qui avaient fait au moins 73 morts civils avaient obligé le gouvernement à proclamer l'état d'urgence.

La police a annoncé l'arrestation de Christopher Lloyd Coke, dit Dudus, 42 ans, dans l'après-midi de mardi. Le gouvernement du Premier ministre Bruce Golding cherchait depuis des semaines a mettre la main sur lui pour l'extrader.

A la tête du plus gros gang de trafiquants de drogue de Jamaïque, le Shower Posse, Coke est considéré comme un marchand de mort ultra-violent par Washington, mais les bidonvilles de Kingston le voient comme un bienfaiteur et un "parrain".

Fils de Jim Brown, autre "parrain" légendaire de l'île, disparu tragiquement en 1992, Coke, qui avait un mode de vie plutôt discret, a bâti un empire avec son gang.

Il s'occupe aussi de politique et d'affaires. Le Premier ministre est lui-même député de Tivoli Gardens, le fief du Shower Posse, qui a soutenu le parti au pouvoir, le Jamaica Labour Party. L'offensive du gouvernement contre Coke, après des mois d'hésitation, a suscité l'espoir en Jamaïque d'une rupture des liens entre les gangs et les hommes politiques.

Son arrestation s'est déroulée dans le calme à un barrage routier à St. Catherine Parish et il a été placé en détention préventive. D'après un pasteur qui l'accompagnait, Coke a été arrêté alors qu'il se rendait de lui-même à l'ambassade des Etats-Unis pour se livrer. Le révérend Al Miller a ajouté que Coke l'avait contacté dans la journée pour lui demander d'organiser sa reddition.

La justice américaine accuse le chef de gang d'approvisionner New York et les autres villes de la côte est en crack, en cocaïne et en marijuana, causant au passage de sanglantes guerres de gangs qui auraient fait plusieurs milliers de morts depuis les années 90. Coke risque la prison à vie s'il est jugé aux Etats-Unis.

L'annonce du mandat d'arrêt contre lui avait déclenché des combats de rue pendant près d'une semaine à Kingston. La police, soutenue par l'armée, avait donné l'assaut au bidonville de Tivoli Gardens. Coke avait réussi à s'échapper et 73 personnes avaient été tuées.

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