La santé fait descendre les Américains dans la rue
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Washington pour dénoncer la politique de Barack ObamaDes dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Washington pour dénoncer la politique de Barack Obama
Les manifestants, qui dénonçaient notamment son projet de réforme du système de santé, ont marché de la Maison Blanche au Capitole.
Le président américain avait insisté à nouveau samedi sur la nécessité d'adopter rapidement sa réforme, tentant de rallier les sceptiques, avertissant qu'ils risquaient de perdre leur assurance si rien n'était fait.
Barack Obama a souligné qu'au cours des 12 derniers mois, près de 6 millions d'Américains avaient perdu leur assurance-santé. "Nous ne sommes pas seulement en train de parler des Américains qui sont dans la pauvreté. Nous parlons des Américains de la classe moyenne. En d'autres termes, cela peut arriver à tout le monde", a-t-il dit samedi dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire.
Le président américain a également répété ces arguments plus tard dans la journée au cours d'un meeting à Minneapolis, dans le Minnesota, insistant sur le fait que "personne ne devrait se retrouver ruiné parce qu'il est malade" devant plusieurs milliers de personnes enthousiastes.
Il a invoqué à l'appui de ses déclarations un nouveau rapport du département du Trésor prévoyant qu'environ la moitié des Américains de moins de 65 ans perdront leur couverture santé à un moment ou à un autre au cours des 10 prochaines années si rien n'est fait. Ce document publié samedi montre que sur une période de 10 ans, 48% des Américains de moins de 65 ans se retrouvent à un moment ou à un autre sans assurance, et ceux qui ont perdu leur assurance-santé restent sans couverture pendant une moyenne de 3,6 ans. Quelque 47 millions d'Américains sont actuellement dépourvus de couverture, soit 15% de la population.
La réforme de la santé était une des principales promesses de campagne du président Obama.
Des inquiétudes dans le camp opposé
Mais les républicains s'opposent à une "option publique" sous la forme d'une nouvelle assurance médicale publique qui couvrirait ceux qui n'en ont pas d'autre. M.Obama est favorable à cette option pour forcer les assureurs privés à proposer des polices plus abordables, mais s'est dit ouvert à d'autres idées.
Les républicains et certains démocrates s'inquiètent aussi du coût de la réforme chiffré à 900 milliards de dollars sur dix ans, financé en grande partie en économisant dans les dépenses de santé, en combattant la fraude et le gaspillage.
Défilé à Washington
A Washington, des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi entre la Maison Blanche et le Capitole contre ce qu'ils décrivent comme le "trop d'Etat" imposé, selon eux, par Barack Obama, et notamment contre la réforme de la santé.La manifestation était organisée par Freedomworks, un mouvement qui réclame une baisse de la fiscalité, moins d'Etat et plus de liberté économique. Certains des protestataires brandissaient des pancartes accusant l'administration démocrate de conduire le pays vers le socialisme.
Nombre de manifestants portaient des affichettes indiquant: "Vous mentez !", reprenant le mot lancé au président par le représentant républicain Joe Wilson lors du discours de présentation de son projet de réforme du système de santé au Congrès.
La police n'a pas été en mesure d'indiquer le nombre de manifestants, mais au milieu de l'après-midi la foule s'étendait à perte de vue sur National Mall, un parc au centre de la capitale, où se déroulent habituellement les manifestations.
Il défend lundi son action anticrise
Le président américain marquera lundi l'anniversaire symbolique de la crise financière en expliquant dans un discours à deux pas de Wall Street, à New York, comment il compte empêcher que les Etats-Unis ne se retrouvent à nouveau au bord de la catastrophe.
Un an jour pour jour après le dépôt de bilan de la banque d'affaires Lehman Brothers, onde de choc qui s'est propagée au système financier américain puis à toute l'économie mondiale, M.Obama défendra l'action qu'il a menée depuis qu'il a pris le 20 janvier la présidence d'un pays au bord du "précipice" selon ses mots.
Après des interventions de renflouement de l'industrie et de la finance qui auraient naguère paru impensables au pays du capitalisme-roi et qui lui valent la fureur de ses adversaires, il devrait s'exprimer sur le désengagement de l'Etat.
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