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"La nouvelle politique" de Paris "ne peut qu'exacerber la stigmatisation" des Roms et leur "extrême pauvreté"

C'est ce qu'a déclaré lundi Navi Pillay, la Haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, lors de la session inaugurale du 15e Conseil des droits de l'Homme.Le Représentant de la France, Jean-Baptiste Mattei, a rétorqué qu'"Il n'y a pas de "problème Rom'".
Article rédigé par France2.fr
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Navi Pillay, Haut commisaire de l'Onu aux droits de l'homme, le 24 avril 2010, à Abou Dhabi (EAU) (AFP)

C'est ce qu'a déclaré lundi Navi Pillay, la Haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, lors de la session inaugurale du 15e Conseil des droits de l'Homme.

Le Représentant de la France, Jean-Baptiste Mattei, a rétorqué qu'"Il n'y a pas de "problème Rom'".

Mme Pillay a "exhorté les Etats Européens dont la France à adopter une politique permettant aux Roms de surmonter leur marginalisation".

Si elle a évoqué les situations "préoccupantes dans des pays spécifiques", Mme Pillay a plus particulièrement déploré "le démantèlement" des camps de Roms en France. Elle s'est élevé avec vigueur contre les "rhétoriques souvent stéréotypées et discrimatoires" faites par des "responsables et les médias".

"Cela ne peut qu'exacerber la stigmatisation des Roms et l'extrême pauvreté dans laquelle ils vivent", a-t-elle relevé.

Paris avait déjà été taclé en août par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD). Lors de l'examen périodique de la politique française envers ses minorités, les experts indépendants de ce comité avaient recommandé à Paris d'"éviter les renvois collectifs" de Roms.

Paris est accusé de "racisme d'Etat" et de "xénophobie" par les milieux humanitaires internationaux depuis la politique de la France sur les Roms et le virage sécuritaire engagé durant l'été par Nicolas Sarkozy.

Les Roms en Europe depuis mille ans
Il n'y a pas de "problème Rom", a rétorqué lundi Jean-Baptiste Mattei. "Jamais les autorités françaises n'ont stigmatisé des personnes appartenant à une minorité en fonction de leurs origines", a-t-il ajouté. Il a indiqué "Les installations qui ont été démantelées" étaient illégales, "leur démantèlement s'est fait sur la base de décisions prises en toute indépendance par l'autorité judiciaire" a-t-il insisté. "Une aide au retour a été proposée à chacune des personnes concernées".

Pour sa part, le représentant de l'Union Européenne Alex Van Meeuwen a relevé que les sont partie "intégrante depuis plus de mille ans de la civilisation européenne". "L'Union Européenne ne se dérobera pas aux défis liés à leur intégration", a-t-il assuré.

La nouvelle session du Conseil des droits de l'Homme doit se poursuivre dans les jours qui viennent avec la question du réexamen de son fonctionnement en vue de trouver les moyens de mieux remplir son mandat, face aux situations chroniques et d'urgence de violations des droits de l'homme.

Pierre Lellouche rejette les critiques européennes
De son côté, le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Pierre Lellouche a séchemment rejeté lundi les critiques en Europe visant la politique de Paris à l'égard des Roms. Il a affirmé que son Paris était "souverain" et n'avait pas de leçon à recevoir. Parlant de "bulle d'hypocrisie", il a accusé la Commission européenne de "ne pas avoir fait grand chose pour les Roms" avant que, selon lui, la France ne mette ce dossier sur le devant de la scène.

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