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La Maison blanche et le procureur général de New York ont critiqué lundi le versement de primes jugées excessives

La Maison blanche a confirmé que Barack Obama envisageait d'inclure une taxe sur les sociétés de services financiers dans le prochain projet de budget qui sera présenté en février.Selon certaines fuites, la taxe envisagée ne serait pas une taxe sur les bonus ou sur les transactions financières, comme l'ont décidé la France et la Grande-Bretagne.
Article rédigé par France2.fr
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Obama (AFP)

La Maison blanche a confirmé que Barack Obama envisageait d'inclure une taxe sur les sociétés de services financiers dans le prochain projet de budget qui sera présenté en février.

Selon certaines fuites, la taxe envisagée ne serait pas une taxe sur les bonus ou sur les transactions financières, comme l'ont décidé la France et la Grande-Bretagne.

L'entourage du président américain se montre avare de précisions concernant cette disposition fiscale. Seule information concédée par le porte-parole de la présidence, Robert Gibbs, les contribuables seraient intégralement remboursés des sommes versées aux institutions financières. "C'est l'objectif du président" a affirmé M. Gibbs.

De son côté, le procureur général de New York Andrew Cuomo a demandé aux huit premières banques ayant reçu des fonds dans le cadre du plan de sauvetage Tarp (Troubled Asset Relief Program) de présenter des données sur les primes qu'elles espèrent verser en 2009.

Ces sommes énormes suscitent l'incompréhension d'un grand nombre d'Américains alors que le taux chômage représente 10% de la population active.

Les banques mises à la question par le procureur de New York sont Bank of America, Bank of New York Mellon, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, State Street et Wells Fargo.

Bank of America est par ailleurs poursuivie par la Securities and Exchange Commission (SEC) pour avoir autorisé Merrill Lynch, désormais sa filiale, à verser 3,6 milliards de dollars de primes en 2008 malgré des pertes énormes.

Les contribuables ont donné beaucoup d'argent
Dans sa lettre aux huit banques, Andrew Cuomo veut des informations pour le 8 février. Il demande notamment si les rémunérations seront perçues en espèces ou en titres, comment la rémunération est liée aux performances, comment l'argent du fonds Tarp a permis les versements prévus et s'il est prévu que les bonus soient remboursées si la situation de l'établissement venait à se détériorer.

"Certaines banques ont gagné beaucoup d'argent, parce que, dans certains cas, les contribuables leur ont donné beaucoup d'argent", a déclaré Andrew Cuomo lors d'une conférence de presse.
"Le contribuable est en train d'en payer le coût", a-t-il ajouté en faisant allusion au taux de chômage de 10%.

Les accusations d'indulgence face à Wall Street, dont a fait l'objet Barack Obama - ce qui pourrait lui coûter cher lors des élections parlementaires de mi-mandat cette année - ont conduit la Maison blanche à prendre ses distances avec la communauté financière. Pour la présidence comme pour les citoyens américains, le type de rémunération pratiqué par Wall Street est à l'origine de la crise et l'a largement alimentée par la suite.

"C'est la totalité du système qui pose problème"
Les dirigeants de Wall Street "ne comprennent toujours pas" le problème lié aux bonus versés par des sociétés renflouées par l'argent du contribuable, a estimé Robert Gibbs, le porte-parole de la présidence, alors que, selon certaines informations, les primes pourraient atteindre des centaines de milliers de dollars par personne.

Dans certaines banques, les rémunérations peuvent représenter près de 50% du produit net bancaire, ce qui est autant de moins pour les actionnaires, lesquels conservent le pouvoir d'élire et donc d'évincer les membres du conseil d'administration responsables de la politiques salariale.

Selon les experts cependant, la question des rémunérations n'est pas si simple. Limiter le montant des primes revient à augmenter les bénéfices des actionnaires, tandis que taxer les rémunérations fait courir le risque de voir partir les meilleurs dirigeants, remarque Douglas Elliott de la Brookings Institution.

"C'est la totalité du système qui pose problème", estime Charles Elson, au Centre John L. Weinberg pour la gouvernance des entreprises à l'université du Delaware.
"Ces systèmes de rémunérations sont hautement problématiques, mais le domaine politique est-il le lieu qui convient pour résoudre le problème?", s'interroge-t-il.

Quelles que soient les critiques, les banquiers attendent leurs bonus
Une pluie de dollars devrait s'abattre sur les employés de Wall Street, certains banquiers pouvant recevoir des bonus à "six, sept, voir huit chiffres", écrivait dimanche le New York Times, même si cette forme de rémunération controversée a des chances d'intervenir principalement sous forme d'actions et non plus en liquide.

Se sachant en bisbille avec Washington, les grandes banques essaieront sans doute de jouer aux équilibristes en distribuant les bonus tout en essayant de minimiser les remous politiques, estiment des experts.

Mais cela ne devrait pas suffire à calmer l'ire des citoyens Américains, sollicités à hauteur de 700 milliards de dollars pour renflouer les banques américaines mises à genoux par la crise des crédits "subprime".

"La saison des grosses primes, dans les prochains jours et les prochaines semaines, va scandaliser le peuple américain", a prédit Cristina Romer, présidente du Comité des conseillers économiques de Barack Obama.

"La culture n'a pas changé": en dépit de certaines modifications apportées ça et là aux manières de faire, les grandes banques continuent à inciter aux prises de risques en faisant miroiter des primes faramineuses, affirme de son côté John Coffee, professeur de droit à l'université Columbia de New York.

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