La fuite de brut dans le golfe du Mexique est deux fois plus importante ce que qui était annoncé, selon les autorités US
M. Obama, qui a téléphoné samedi au Premier ministre britannique M. Cameron, lui a dit que ses critiques contre BP ne visaient pas Londres, a dit Downing Street. Pour les deux dirigeants, BP doit tout faire pour stopper la marée noire.
Une plateforme de BP, qui a coulé il y a 7 semaines, a provoqué la pire marée noire jamais vue aux USA.
Le président américain a critiqué cette semaine le géant pétrolier et convoqué le président de BP Carl-Henric Svanberg à la Maison blanche mercredi prochain pour une réunion sur la marée noire.
Le président américain a également insisté sur le fait qu'il n'avait "aucun intérêt" à nuire au géant britannique du pétrole. "Le président et le Premier ministre sont convenus que BP devrait continuer - comme ils (les responsables de BP) se sont engagés à le faire - à travailler intensivement pour s'assurer que toutes les mesures raisonnables soient prises dès que possible pour gérer les conséquences de cette catastrophe", a ajouté la porte-parole de Downing Street.
Jusqu'à 5.260 tonnes de pétrole se déversent chaque jour dans la mer, selon l'estimation haute des experts mandatés par l'administration américaine. Alors que la précédente estimation faisait état d'un écoulement de 12.000 à 19.000 barils par jour, les experts mandatés par les autorités américaines pour évaluer l'ampleur de la fuite l'ont estimé, eux, de 20.000 à 40.000 barils.
C'est comme si tous les quatre jours un Erika coulait. Le naufrage de ce pétrolier au large des côtes françaises en 1999 avait souillé 400 km de côtes et mazouté 150.000 oiseaux.
BP récupère actuellement 15.000 barils de brut par jour grâce à un entonnoir, et celui-ci est transporté à bord d'un navire en surface. La capacité maximale de récupération est de 28.000 barils par jour, mais le groupe espère la porter à entre 40.000 et 50.000 barils en envoyant de nouveaux navires sur place.
Mise en demeure des garde-côtes US
De leur côté, les garde-côtes américains ont donné 48h au groupe britannique BP pour s'organiser de façon à mieux contenir la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique, estimant que le géant pétrolier n'en faisait pas assez jusqu'à maintenant.
Dans une lettre - datée de vendredi et rendue publique samedi - adressée au directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, l'amiral des garde-côte James Watson écrit: "Je m'inquiète du fait que vos plans actuels ne permettent pas une mobilisation maximale des ressources afin de parvenir à la capacité de récupération (de brut) correspondant aux nouvelles estimations sur la fuite".
Le groupe pétrolier devrait annoncer la suspension du paiement des dividendes à ses actionnaires, selon la BBC. Les dividendes du groupe représentent une manne pour des millions de retraités britanniques actionnaires du groupe, qui a déjà perdu près de 50% de sa valeur en Bourse.
Par ailleurs, environ 800 membres d'équipage de 120 bateaux intervenant sur la marée noire ont été rappelés à terre vendredi, après une fuite de gaz toxique sur une plateforme, qui a conduit à l'hospitalisation de 36 personnes, a annoncé BP.
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