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La drogue pourrait générer un "désastre sanitaire" dans les pays du Sud, a averti l'ONU lundi

"Le Tiers-Monde manque de centres de traitement de la dépendance et les lois antidrogue ne sont pas suffisamment appliquées.Ceci semble avoir été oublié par ceux qui appellent dans les pays riches à assouplir le contrôle sur les drogues", a expliqué Antonio Maria Costa, le patron de l'Agence des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).
Article rédigé par France2.fr
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Un toxicomane qui fume du crack (DR)

"Le Tiers-Monde manque de centres de traitement de la dépendance et les lois antidrogue ne sont pas suffisamment appliquées.

Ceci semble avoir été oublié par ceux qui appellent dans les pays riches à assouplir le contrôle sur les drogues", a expliqué Antonio Maria Costa, le patron de l'Agence des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).

Il a souligné que le combat contre les ravages des stupéfiants étaient "une responsabilité partagée" entre tous les Etats.

"Pourquoi condamnons-nous le Tiers-Monde, déjà ravagé par de si nombreuses tragédies, au néo-colonialisme de la dépendance aux drogues?", a-t-il ajouté.

Si les taux d'addiction restent encore faibles en comparaison avec les chiffres des pays occidentaux, les consommations d'héroïne en Afrique de l'Est, de cocaïne en Afrique de l'Ouest et de drogues synthétiques au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est ont augmenté de manière significative, s'alarme l'agence onusienne.

"La drogue, une arme de destruction massive"
"La drogue est une sorte d'arme de destruction massive, menaçant les fondements de la famille", a insisté l'ambassadeur iranien Ali Asghar Soltanieh, qui préside la 53e session de la Commission des stupéfiants, réunie cette semaine à Vienne.

Pour lutter contre le trafic de drogue en Afghanistan, premier producteur d'opium au monde, le diplomate iranien a souligné que "tous les pays impliqués dans la région, directement ou indirectement, doivent travailler ensemble".

Il a aussi annoncé de nouvelles "manoeuvres communes" avec le Pakistan et l'Afghanistan pour lutter contre les trafiquants.

En complément du volet répressif, le patron de l'UNODC a plaidé pour un usage thérapeutique accru des substances stupéfiantes comme la morphine, autorisé dans les conventions internationales.

"C'est important de le proposer à ceux qui meurent dans le Tiers Monde du sida ou du cancer. En Afrique, en Amérique Latine ou en Asie, il n'y a pas de culture de prescription de ces médicaments. Il faut la développer", a relevé M. Costa, précisant qu'il ne faudra pas produire plus d'opium pour satisfaire la demande.

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