La conférence internationale réunissant les représentants de 70 pays s'est ouverte mardi sous haute sécurité à Kaboul
Décrite comme la plus grande rencontre internationale jamais organisée dans la capitale afghane, elle se déroule sous très haute sécurité, des soldats afghans et de l'Otan ayant été mobilisés pour éviter toute attaque des talibans, dont la rébellion n'a cessé de se renforcer depuis quatre ans.
Des roquettes ont cependant été tirées dans la nuit.
La conférence de Kaboul appuie la réconciliation avec les talibans
"Les participants saluent et appuient le principe du Programme pour la paix et la réconciliation en Afghanistan, qui est ouvert à tous les membres afghans de l'opposition armée (...) qui renoncent à la violence, n'ont pas de liens avec des organisations terroristes internationales, respectent la Constitution", écrivent les représentants des pays donateurs et organisations internationales réunis. Ce programme, qui vise les rebelles de rang inférieur qui combattraient pour l'argent et non par idéologie, est l'un des points clé de la stratégie de sortie de conflit du gouvernement afghan et de ses alliés et bailleurs de fonds internationaux.
La communauté internationale a par ailleurs affirmé mardi son soutien à l'objectif du président Hamid Karzaï qui veut que les forces afghanes assument la sécurité du pays d'ici la fin 2014, dans le communiqué final de la conférence. "Je pense que c'est réaliste", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron. "On peut voir que nous entraînons l'armée afghane mois après mois et l'on peut voir que nous remplissons nos objectifs en ce moment, en ce qui concerne le nombre de troupes entraînées", a-t-il ajouté.
Cependant, a annoncé à Kaboul le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, les forces internationales en Afghanistan resteront dans le pays au-delà de la période de transition.
Autre principe adopté par la la conférence, la moitié des milliards de dollars d'aide internationale destinée à l'Afghanistan devra passer par le budget du gouvernement afghan d'ici deux ans. Le gouvernement afghan demande depuis longtemps un plus grand contrôle des dépenses de l'aide internationale, estimant que trop d'argent est dépensé directement, et au moins en partie gâché, par les donateurs internationaux.
Depuis le début de l'intervention militaire internationale à la fin 2001, seuls 20% des quelque 40 milliards de dollars d'aide promis sont passés par les canaux gouvernementaux, souvent accusés d'être gangrenés par la corruption.
"Un tournant", selon Hillary Clinton
La conférence de Kaboul "marque un tournant", a estimé Mme Clinton à l'issue de la conférence, car "le gouvernement afghan a présenté un plan détaillé comme nous n'en avions jamais vu auparavant". La chef de la diplomatie américaine a ajouté que "le processus de transition est trop important pour être repoussé indéfiniment" lors de son discours prononcé au début de la conférence internationale de Kaboul, en promettant toutefois elle aussi que les Etats-Unis continueront d'être impliqués dans le pays après juillet 2011. Le président américain Barack Obama avait annoncé en décembre cette date pour un début de retrait des troupes américaines.
"Cette date est le début d'une nouvelle phase, pas la fin de notre implication", a insisté la secrétaire d'Etat devant les représentants de 70 pays et organisations internationales.
Le Premier ministre britannique David Cameron, dont le pays fournit le deuxième contingent en Afghanistan après les Etats-Unis, a quant à lui exprimé son souhait d'organiser le retour des troupes avant les prochaines élections britanniques en 2015.
Ban Ki-moon attend de Karzaï l'annonce de mesures concrètes
Une quarantaine de ministres des Affaires étrangères participent à cette réunion présidée par le président Hamid Karzaï et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
A la veille de la conférence, ce dernier a déclaré à l'AFP attendre du président Karzaï qu'il y dévoile les mesures concrètes prévues par son gouvernement pour améliorer la bonne gouvernance du pays.
"Nous attendons du président Karzaï et de son gouvernement qu'ils parviennent à un plan d'action concret sur la manière d'améliorer la bonne gouvernance, de promouvoir une réconciliation plus poussée et d'améliorer la situation sécuritaire dans le pays", a dit le secrétaire général de l'ONU.
"Mais cela ne va pas se faire sans conditions", a-t-il déclaré, soulignant qu'il fallait que les combattants dits "modérés" renoncent à la violence, acceptent la Constitution afghane et coupent tous liens avec le réseau Al-Qaïda, allié des talibans.
Le gouvernement afghan attend de son côté que la communauté internationale lui permette de contrôler 50% de l'aide totale d'ici à deux ans. Depuis le début de l'intervention militaire internationale à la fin 2001, seuls 20% des quelque 40 milliards de dollars d'aide promis sont passés par les canaux gouvernementaux, souvent accusés d'être gangrenés par la corruption.
A ce sujet, malgré "les progrès en Afghanistan, il reste beaucoup de travail" au gouvernement du président Hamid Karzaï pour combattre la corruption qui menace la stabilité le pays, a également souligné dans son discours, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.
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