La défaite des indépendantistes aux élections et lespressions de Paris n'auront rien changé. L'Assemblée générale de l'ONU vient deplacer la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. La résolutionétait présentée par trois petits États du Pacifique – les Îles Salomon, Nauruet Tuvalu. La France n'a pas participé à la séance.Cetterésolution "affirmele droit inaliénable de la population de la Polynésie française àl'autodétermination et à l'indépendance", conformément à la Charte del'ONU (article 73 sur les territoires non autonomes). Elle invite également le gouvernementfrançais à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitableet effectif d'autodétermination" en Polynésie.Les règles pas toujours respectéesConcrètement, ce texteouvre la voie à un référendum d'autodétermination. À terme, la populationpourrait être amenée à se prononcer en faveur de l'indépendance, de ladépartementalisation ou d'un statut intermédiaire d'autodétermination.Mais c'est la théorie.Car en pratique, de nombreux gouvernements concernés ne respectent pas cesrègles. C'est le cas, par exemple, du Royaume-Uni avec Gibraltar et lesMalouines. Juste après la séance, plusieurs pays ont marqué leur désapprobationface à l'adoption de cette résolution faisant valoir la dernière défaite desindépendantistes.Élections perdues par les indépendantistesLe président polynésiensortant, l'indépendantiste Oscar Temaru, qui a perdu début mai les élections auprofit de l'autonomiste Gaston Flosse, menait depuis plusieurs mois un intenselobbying afin que la collectivité d'outre-mer soit réinscrite sur la liste del'ONU.Actuellement, la Polynésie française est une collectivité dotée d'unetrès large autonomie. La France conserve néanmoins ses compétences régaliennescomme la sécurité publique ou les relations internationales. "Une ingérence flagrante" Dans un communiqué, la France a dénoncé "une ingérence flagrante" et "une absence complète de respect" pour le "choix démocratique" des Polynésiens et "un détournement démocratique des objectifs que les Nations Unies se sont fixés en matière de décolonisation".