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L'ONU place la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser

L'Assemblée générale des Nations-Unies vient d'adopter une résolution plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. En théorie, cela pourrait ouvrir la voie à un référendum d'autodétermination. La France dénonce une "ingérence flagrante".
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (SIPA)

La défaite des indépendantistes aux élections et les
pressions de Paris n'auront rien changé. L'Assemblée générale de l'ONU vient de
placer la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. La résolution
était présentée par trois petits États du Pacifique – les Îles Salomon, Nauru
et Tuvalu. La France n'a pas participé à la séance.

Cette
résolution "affirme
le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à
l'autodétermination et à l'indépendance", conformément à la Charte de
l'ONU (article 73 sur les territoires non autonomes). Elle invite également le gouvernement
français à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable
et effectif d'autodétermination" en Polynésie.

Les règles pas toujours respectées

Concrètement, ce texte
ouvre la voie à un référendum d'autodétermination. À terme, la population
pourrait être amenée à se prononcer en faveur de l'indépendance, de la
départementalisation ou d'un statut intermédiaire d'autodétermination.

Mais c'est la théorie.
Car en pratique, de nombreux gouvernements concernés ne respectent pas ces
règles. C'est le cas, par exemple, du Royaume-Uni avec Gibraltar et les
Malouines. Juste après la séance, plusieurs pays ont marqué leur désapprobation
face à l'adoption de cette résolution faisant valoir la dernière défaite des
indépendantistes.

Élections perdues par les indépendantistes

Le président polynésien
sortant, l'indépendantiste Oscar Temaru, qui a perdu début mai les élections au
profit de l'autonomiste Gaston Flosse
, menait depuis plusieurs mois un intense
lobbying afin que la collectivité d'outre-mer soit réinscrite sur la liste de
l'ONU.

Actuellement, la Polynésie française est une collectivité dotée d'une
très large autonomie. La France conserve néanmoins ses compétences régaliennes
comme la sécurité publique ou les relations internationales. 

"Une ingérence flagrante"

Dans un communiqué, la France a dénoncé "une ingérence flagrante" et "une absence complète de respect" pour le "choix démocratique" des Polynésiens et "un détournement démocratique des objectifs que les Nations Unies se sont fixés en matière de décolonisation".

 

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