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L'hommage d'Israël à Ariel Sharon

"Un homme complexe dans une époque et un environnement complexe" : c'est ainsi que Joe Biden, le vice-président américain, a défini l'ancien Premier ministre, lors de l'hommage solennel qui lui a été rendu ce lundi matin sur l'esplanade de la Knesset. Il a ensuité été inhumé dans son ranch des Sycomores, dans le sud du pays.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Darren Whiteside Reuters)

C'est sur la vaste esplanade de la Knesset, le Parlement israélien, à Jérusalem, qu'a eu lieu ce lundi matin l'hommage solennel à Ariel Sharon. "Nous accompagnons aujourd'hui vers sa dernière demeure un soldat, un soldat exceptionnel, un commandant qui savait comment remporter la victoire" , a déclaré le président Shimon Peres. La veille, quelque 20.000 Israéliens s'étaient recueillis devant sa dépouille. Place désormais à l'hommage d'Etat.

"Arik - son diminutif - a été un homme complexe qui a vécu à une époque complexe et dans un environnement complexe" , a résumé Joe Biden, le vice-président américain, l'un des rares dignitaires étrangers présents avec Tony Blair. L'ex-Premier ministre britannique, et émissaire du Quartette pour le Proche-Orient a jugé que Sharon "a pu laisser dans son sillage des dégâts considérables mais son objectif et sa motivation étaient toujours clairs" .

D'autres retraits israéliens envisagés par Sharon

C'est toute l'ambiguïté du personnage, résumée en deux mots - et qui gêne toujours une bonne partie de la population : le général, chef de guerre, responsable du massacre de Sabra et Chatila, devenu l'artisan du retrait des territoires occupés.
Le journal Haaretz révèle ainsi, aujourd'hui, sur la base des messages échangés entre l'ambassade des Etats-Unis et le département d'Etat, cités par WikiLeaks, que Sharon , après Gaza, envisageait des retraits de Cisjordanie et des concessions sur Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale.

Et c'est ainsi que Benjamin Netanyahu, l'actuel Premier ministre, a rappelé qu'il n'avait pas toujours été sur la même ligne, avant de mettre l'accent sur ce qui les rassemble : la sécurité. *"Arik avait compris que nous devons être fermes sur tout ce qui touche à notre existence et notre sécurité. Israël continuera à lutter contre le terrorisme."

  • En clair, "Israël empruntera toutes les voies possibles pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire" . L'actualité finit toujours par s'inviter d'elle-même, jusque dans les hommages officiels...

Gaza sous surveillance

L'inhumation, elle, a eu lieu en début d'après-midi, pas très loin de la bande de Gaza justement - sous très haute surveillance : compte tenu de la proximité de Gaza, des hommes et du matériel supplémentaires ont été déployés. Ce qui n'a pas empêché le tirs de deux projectiles, selon l'armée israélienne.

Huit généraux de l'armée ont porté le cercueil enveloppé du drapeau israélien, tandis que des prières étaient psalmodiées. Selon la tradition juive, les deux fils du défunt, Omri et Gilad, ont récité le Kaddish, la prière des morts. L'éloge funèbre a été prononcé par le chef d'état-major, le général Benny Gantz, qui a promis de rester fidèle à l'héritage du combattant, en rappelant sa longue carrière militaire.

Ariel Sharon a été enterré dans sa ferme familiale, le ranch des Sycomores, aux côtés de sa seconde épouse, Lily. 

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