Cocktails molotov et pierres : la tension perdure et lemouvement de désobéissance civile devient de moins en moins pacifique à Port-Saïd,où des manifestants ont incendié un commissariat samedi. Au même moment, le secrétaired'Etat américain John Kerry arrivait au Caire pour évoquer la difficile transitionégyptienne.Près de 500 manifestants ont lancé cocktails molotov et pierressur le commissariat, devant lequel deux hommes avaient été percuté par un camionde police, selon le ministère de l'Intérieur égyptien. La foule a ensuite bloquél'accès des pompiers à l'incendie provoqué. Un incident de plus à Port-Saïd, un des centres de la contestation contre le président Mohamed Morsi.Depuis trois semaines, les manifestants de cette ville du nord-estde l'Egypte entretiennent un mouvement de désobéissance civile. L'état d'urgenceest décrété depuis fin janvier dans la ville.L'Egypte gronde, la contestation s'étendDes violences similaires ont eu lieu dans le Delta du Nil(nord), où une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées dansdes accrochages nocturnes entre policiers et manifestants à Mansoura, selonun responsable de la sécurité. Selon des médias locaux, le manifestant estmort après s'être fait écraser par une fourgonnette de la police.Mansoura est la dernière en date des provinces du pays àlancer une campagne de désobéissance civile, après celles de Port Saïd,Ismaïliya et Suez.Depuis début janvier, les violences ont fait des dizaines demorts et des centaines de blessés dans le pays. En cause, leprésident Morsi, accusé d'accaparer le pouvoir et d'échec sur les problèmeséconomiques et sociaux.Kerry doit encourager la transitionCette nouvelle éruption de violence éclate en pleine visite officielle de John Kerry en Egypte. Le secrétaire d'Etat américain est arrivé auCaire samedi dans le cadre d'une tournée régionale pour des entretiens sur latransition politique. Il doit rencontrer le président Morsi, le chef de la diplomatieMohamed Kamel Amr et des représentants de partis politiques et de la sociétécivile.Plus tôt dans la semaine, Barack Obama a joint son homologue égyptien partéléphone. Il a notamment rappelé au président Morsi qu'il est "responsablede la protection des principes démocratiques" et l'a encouragé ainsi que"tous les groupes politiques à oeuvrer au consensus et à faire progresserla transition".