Cet article date de plus d'onze ans.

L'armée égyptienne, au centre du jeu politique

CHRONOLOGIE | Chassés du pouvoir après la chute d'Hosni Moubarak et l'installation d'un Conseil supérieur des forces armées, les militaires reviennent au coeur du système politique égyptien. En déposant le président Mohamed Morsi, l'armée joue cette fois le rôle du sauveur. Retour sur plus de deux années pendant lesquelles armée et pouvoir ont été étroitement liés en Égypte.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Amr Dalsh Reuters)

11 février 2011  Hosni Moubarak parti, chassé par la révolution, l'armée s'installe au sommet du pouvoir égyptien. Le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et promet de gérer les affaires courantes.

24 novembre 2011  L'armée est au pouvoir depuis plus de neuf mois, et fait quasiment l'unanimité contre elle. Les militaires refusent de partir, affirmant que cela reviendrait à "trahir le peuple". Sur la place Tahrir, des dizaines de milliers d'Égyptiens campent jour et nuit pour réclamer le départ du CFSA. La répression est terrible, les morts se comptent par dizaines.

Juin 2012  Le CSFA semble toujours sourd aux cris du peuple et s'accorde de larges pouvoirs, notamment législatifs, après la fin des opérations de vote pour la première élection présidentielle post-Moubarak. Le 30, Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, devient le premier président égyptien démocratiquement élu. Âgé de 61 ans, il jouit d'une bonne popularité au moment de son élection, pendant quelques mois, avant de rapidement apparaître comme profondément porteur de l'idéologie politico-religieuse des Frères musulmans.

12 août 2012  Mohamed Morsi écarte le maréchal Tantaoui et met fin aux prérogatives politiques de l'armée et du CSFA.

22 décembre 2012  La Constitution élaborée par les islamistes est adoptée par référendum à une large majorité. L'opposition dénonce de nombreuses irrégularités et des oppositions entre pro et anti Morsi ont fait de nombreuses victimes.

24 janvier 2013 Alors que la date anniversaire du renversement d'Hosni Moubarak approche, les affrontements se font de plus en plus réguliers et violents dans le pays.

29 janvier 2013  Le général al-Sissi, qui a remplacé le maréchal Tantaoui au gouvernement, déclare que "la poursuite du conflit entre les forces politiques et leurs divergences sur la gestion du pays pourraient conduire à un effondrement de l'État ". Quasiment plus une semaine sans que les pro et anti Morsi ne s'affrontent violemment.

2 juin 2013 La justice invalide la Chambre haute du pouvoir égyptien, ainsi que la commission qui a rédigé la Constitution, jugée trop islamiste.

24 juin 2013  Le général al-Sissi s'exprime à nouveau, et déclare que "les forces armées ont le devoir d'intervenir pour empêcher l'Égypte de plonger " dans un conflit.

30 juin 2013  L'opposition avait appelé à une mobilisation géante contre Mohamed Morsi, au jour du premier anniversaire de son investiture. C'est un succès : l'armée estime à plusieurs millions le nombre de manifestants à travers le pays. Les heurts entre manifestants et partisans islamistes de Morsi font encore des morts.

1er juillet 2013  L'armée lance un ultimatum : Mohamed Morsi a 48 heures pour "satisfaire les revendications du peuple ". Son départ est réclamé.

3 juillet 2013  Expiration de l'ultimatum à 16h30. Les blindés de l'armée prennent position au Caire : le président Morsi, qui dénonce un "coup d'État ", est déposé. La Constitution est suspendue, en attendant notamment une nouvelle élection présidentielle.

> Revivez la journée de mercredi, qui a vu l'armée déposer le président Morsi

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.