Kobané : les habitations sont "aplaties et pulvérisées", raconte notre reporter
Depuis des mois, le drapeau de l'Etat islamique flottait sur la ville de Kobané. Les forces kurdes ont réussi à reprendre cette ville syrienne en début de semaine et l'envoyé spécial de France Info, Etienne Monin, est l'un des premiers journalistes à entrer dans les rues de ce symbole de résistance au djihadisme. "Ce qui marque d'abord c'est l'impact des combats dès la zone de frontière", raconte-t-il. "On voit les traces d'armes lourdes sur les façades, des voitures qui sont sur le toit, dans les rues ".
"On avance sur un champ de parpaings (...) un seul olivier plein de poussière est encore debout" (l'envoyé spécial de France Info à Kobané)
Selon les sources interrogées sur place, "2/3 de la ville a été détruite ". Le secteur Ouest a été un peu épargné, il est devenu "la zone de vie où l'on croise des combattants et des familles et leurs enfants qui ont pu reprendre l'école il y a quatre jours ", observe Etienne Monin. "Dans le secteur du centre, les tirs de mortiers et les explosifs parfois artisanaux, ont dévasté les magasins, éventré les immeubles et troué les façades des bâtiments ". Pire, à l'Est, "après le square de la liberté, on avance sur un champ de parpaings, le secteur est quasi-désert, les maisons sont aplaties et pulvérisées, détruites par l'aviation et les tirs des djihadistes ".
►►► EN IMAGES | Découvrez les premières photos de nos envoyés spéciaux à Kobané
#Kobabe avions dans le ciel mais plus de combat dans la ville
"La guerre n'est pas terminée"
Pendant plusieurs mois, les combattants kurdes étaient en première ligne, épaulés par les hommes de l'armée libre Les djihadistes, appuyés en retrait par les Kurdes venus d'Irak, les peshmergas qui sont équipés de canons lourds. Il y avait aussi l'aviation de la coalition internationale qui visait les positions de Daech. "On voit les traces de ces combats" , confie l'envoyé spécial de France Info qui a vu "une camionnette piégée attribuée à l'Etat islamique ". Elle a été neutralisée sans exploser et "plusieurs centaines de kilos d'explosifs sont toujours posés sur le plateau arrière ".
Toute cette coordination explique le succès des forces Kurdes qui ont repoussé les combattants de Daech. Les djihadistes se sont installés à environ huit kilomètres de Kobané. "Ils sont dans les premiers villages kurdes autour de la ville ", raconte Etienne Monin, "la guerre n'est donc pas terminée car les Kurdes bataillent pour récupérer ces villages (environ 400) ". Les habitants se sont, pour la plupart, réfugiés en Turquie. L'aviation tourne autour de ces communes.
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