Kamel Daoud, finaliste du prix Goncourt, menacé de mort après son passage chez Ruquier
Parce qu'il a critiqué le rapport des musulmans à leur religion, l'écrivain fait l'objet d'une fatwa de la part d'un mouvement salafiste. Il a porté plainte.
"Voilà où mène le sentiment d'impunité chez ces gens-là." L'écrivain-journaliste algérien Kamel Daoud a vivement réagi, mardi 16 décembre, sur sa page Facebook après les propos d'un dirigeant salafiste algérien demandant au gouvernement de le condamner et de l'exécuter. En cause : le passage du finaliste du prix Goncourt dans l'émission "On n'est pas couché", présentée par Laurent Ruquier et diffusée samedi 13 décembre sur France 2.
L'auteur de Meursault, contre-enquête y a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. Des déclarations qualifiées d'"apostasie et dénigrement de l'islam" par l'imam salafiste Abdelfateh Zaoui Hamadache El Djazaïri, qui estime que Kamel Daoud "mène une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l'islam".
Kamel Daoud - On n'est pas couché 13 décembre... par onpc
Cet imam "s'appelle en vrai Ahmidache Ziraoui. Mais il se fait appeler Abdelfettah Hamadache Ziraoui El Djazaïri car cela fait plus cheikh salafiste... Il est né à Alger où il a passé son enfance et son adolescence. C'est un ancien militant du FIS (Front islamique du salut) qui a fricoté avec le GIA (Groupe islamique armé)", affirme un éditorialiste du journal algérien La Tribune.
L'appel à l'exécution de Kamel Daoud a suscité l'indignation de nombreux Algériens sur les réseaux sociaux. Une pétition appelle les ministres de la Justice et de l'Intérieur "à enclencher des poursuites contre ces appels aux meurtres qui nous rappellent les pires moments de l'Algérie face au GIA". Le mouvement d'opposition Barakat ("Ca suffit !"), créé durant la campagne présidentielle d'avril, a aussi dénoncé un "appel odieux et criminel" et apporté son "soutien indéfectible" au journaliste.
Kamel Daoud a annoncé qu'il portait plainte pour menaces de mort.
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