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Sur fond de tensions en mer de Chine, le Japon veut retrouver un rôle militaire
Le Salon international de l'armement MAST-Asia 2015, le premier du genre au Japon, a ouvert ses portes le 13 mai 2015 à Yokohama. Afin d'étendre le rôle militaire de son pays, le gouvernement Abe avait levé l’interdiction de la vente d'armes défensives à l’étranger en avril 2014, dont il vient d'approuver la législation. Le pays reste confronté à des tensions territoriales en mer de Chine.
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La législation, approuvée le 15 mai 2015, entérine la décision gouvernementale de valider le principe de «l'autodéfense collective». Le 1er avril 2014, de nouvelles règles d'exportation d'équipement militaire ont été édictées pour permettre au Japon d'exporter des armes pouvant jouer un rôle actif pour la paix et la sécurité mondiales (pas de chars, d'armes létales ou d'avions de chasse).
Le renforcement du rôle et des capacités de l'armée japonaise et ce salon de l'armement remettent en perspective les règles d'engagement des forces armées nippones. Ces dernières entendent pouvoir entrer en action pour défendre un allié «dans des cas où existe clairement un risque que l'existence du Japon et les droits de sa population soient menacés par une attaque contre un pays qui entretient une relation étroite avec lui», a précisé Shinzo Abe. «Nous vivons à une époque où aucun pays ne peut plus longtemps se protéger tout seul», a plaidé le Premier ministre conservateur, rappelant les assassinats de ressortissants japonais en Algérie, en Syrie et en Tunisie.
Un projet qui, selon ses détracteurs, va à l'encontre des dispositions de la Constitution pacifique du Japon, imposée par les Etats-Unis après la Seconde guerre mondiale. Si Washington veut maintenant que Tokyo assume un rôle plus actif au sein du pacte de sécurité associant les deux alliés, Pékin voit d'un mauvais œil cette initiative militariste d'un ennemi historique.
Un salon sur l'armement et la sécurité maritime
Organisé par la firme britannique privée Mast, le MAST-Asia 2015, a reçu le soutien des ministères japonais de la Défense et du Commerce. La sécurité maritime y figure en bonne place, à l'heure de crispations territoriales liées notamment à la souveraineté sur des îles inhabitées revendiquées par la Chine (Diaoyu) et le Japon (Senkaku). Sachant que Tokyo peut exporter du matériel de «défense», ce salon peut donc intéresser l'Indonésie, le Vietnam ou les Philippines également en conflit avec la Chine sur le partage des territoires maritimes (Spratley, Paracels).
La mer de Chine méridionale est un carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial. Elle recèle par ailleurs des réserves halieutiques et d'hydrocarbures très convoitées.
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