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"Les partis sont plus sensibles aux pressions des électeurs âgés" : les candidats aux législatives italiennes focalisés sur les seniors

Les efforts des candidats aux élections législatives italiennes de dimanche se concentrent sur les seniors, et notamment les plus de 65 ans, qui représentent un quart de l’électorat, au détriment de l'électorat plus jeune, moins écouté.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Silvio Berlusconi, dont la coalition droite/extrême droite était en tête dans les derniers sondages disponibles. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

L’Italie est le pays le plus âgé d’Europe. Un jour d’élection, cela veut dire qu’une personne sur quatre se rendant aux urnes a plus de plus de 65 ans. Aussi, c’est tout naturellement vers eux que les candidats se tournent vers eux, à  la veille des élections législatives du dimanche 4 mars. À commencer par Silvio Berlusconi, lui-même âgé de 81 ans. "Pour nous c’est indispensable et moralement incontournable d’augmenter le minimum vieillesse à 1 000 euros, assure-t-il. Aucune personne âgée ne doit être exclue de cette mesure. Je pense en particulier à nos mamans au foyer à qui nous devons une vieillesse sereine et digne."

La pression des électeurs âgés, au détriment des plus jeunes

Le leader de Forza Italie promet donc un minimum-vieillesse de 1 000 euros par mois, la création d’un ministère du 3e âge et la révision de la loi dite Fornero qui instaure le départ à la retraite à 67 ans. Une proposition insoutenable, selon les économistes Pietro Reikline, professeur à la LUISS de Rome. "Ce serait une mesure très coûteuse, explique Pietro Reikline, qui impliquerait d’augmenter la dépense publique significativement et donc les impôts… Quand on voit combien la question des retraites a été centrale dans cette campagne, on se rend bien compte que les partis sont plus sensibles aux pressions des électeurs âgées qu’à celles des jeunes."

Pour les jeunes, peu de propositions dans cette campagne si ce n’est des exonérations fiscales pour les entreprises qui proposent un premier emploi. Pourtant un tiers des moins de 25 ans sont au chômage, près d’un sur deux dans le Sud du pays. Les jeunes du Mezzogiorno qui se tournent volontiers vers les Cinq étoiles, mouvement antisystème, sensibles à leur proposition phare, le revenu minimum dit de citoyenneté.

La natalité au plus bas historique

"Ma copine est étudiante, moi je travaille mais toujours avec des contrats précaires, témoigne Michele, à Naples. On a 23 et 25 ans, on vit encore chez nos parents. Moi mon frère et ma sœur sont partis à l’étranger. On a vraiment besoin d’un parti qui nous redonne de l’espoir, et que nous ne soyons pas, nous non plus, obligés de quitter l’Italie ! " Michele n’envisage pas de fonder une famille en l’état. La natalité est au plus bas historique en Italie et près de 50 000 jeunes diplômés italiens sont partis travailler à l’étranger l’an dernier, contribuant encore un peu plus au vieillissement du pays.

"Les partis sont plus sensibles aux pressions des électeurs âgées" : les candidats aux législatives italiennes focalisés sur les seniors - reportage Mathilde Imberty

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